Le gouvernement français souhaite tirer «plus d'un milliard d'euros» de la privatisation prochaine de la Française des Jeux (FDJ), a indiqué mardi 8 octobre la PDG de l'opérateur Stéphane Pallez.
La privatisation, qui se traduira par une introduction en Bourse, devrait intervenir «sans doute avant la fin du mois de novembre», avait annoncé en septembre le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. Les conditions de l'opération ne sont pas encore connues. On sait seulement que l'Etat, qui contrôle aujourd'hui 72 % du capital de la FDJ, réduira sa participation à 20 %.
Des investisseurs institutionnels entreront au capital, tout comme des particuliers, Stéphane Pallez soulignant sur BFM Business que cette privatisation a vocation à être «une opération populaire», avec une tranche importante ouverte aux actionnaires individuels. Une part sera par ailleurs réservée aux salariés (déjà actionnaires) et aux buralistes, tandis que les fédérations d’anciens combattants, qui sont actuellement des actionnaires minoritaires, resteront présentes.
«On a des marchés qui sont un peu nerveux, volatils», mais les investisseurs pourraient être attirés par la perspective d' «un très bon placement financier de long terme», a souligné Stéphane Pallez. «On est une entreprise dimensionnée pour offrir une croissance et des rendements stables dans la durée [...] On pense qu'on est un placement durable. On n'est pas une entreprise sensible aux cycles économiques comme le sont d'autres», a-t-elle noté.
des indicateurs financiers au vert
Un placement stable, et qui pourrait rapporter. En effet, la Française des Jeux, deuxième loterie européenne et quatrième mondiale, a publié lundi 7 octobre de très bons résultats financiers. Sur les neuf premiers mois de 2019, les mises enregistrées s'élèvent à 12,54 milliards d'euros (+8 % par rapport à la même période de 2018), tandis que son chiffre d'affaires a gonflé de 7 %, pour s'établir à 1,42 milliard d'euros fin septembre.
Par ailleurs, Stéphane Pallez a assuré que les investisseurs particuliers pourraient être également «motivés» par des «avantages», qui ne sont pas encore connus, mais qui pourraient être «une décote ou des actions gratuites».
En plus de ce milliard d'euros que le gouvernement compte tirer de la privatisation, l'Etat continuera à percevoir, après cette opération, la manne provenant des taxes sur les jeux d'argent. En 2018, la FDJ a ainsi versé 3,3 milliards d'euros à l'Etat, une «TVA du jeu» qui correspond à 22 % des mises des joueurs. «Le principe de la privatisation, c'est que l'Etat ne renonce pas» à ce prélèvement, a insisté Stéphane Pallez.