Les 9 et 10 octobre, la France accueille la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, qui sera présidée par Emmanuel Macron à Lyon.
Organisée tous les trois ans, cette réunion rassemble les grands acteurs de la santé mondiale dans l’optique de recueillir des fonds et de mobiliser des partenaires pour éradiquer de la planète ces trois maladies infectieuses les plus destructrices d’ici 2030, comme le prévoient les Objectifs de développement durable des Nations unies.
Diviser de moitié le taux de mortalité
L’objectif de cette conférence est de collecter au minimum 14 milliards de dollars (12,7 milliards d'euros) pour la recherche.
Concrètement, ces fonds permettront de réduire le nombre de décès liés aux trois maladies à 1,3 millions en 2023, contre 2,5 millions en 2017 et 4,1 millions en 2005, de sauver 16 millions de vies entre 2021 et 2023, mais aussi prévenir 234 millions d’infections ou de cas, soit une baisse de 42% du taux d'incidence lié aux trois maladies.
Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial aurait permis de sauver, selon un communiqué, «plus de 22 millions de vies». Il a permis le financement des traitements antirétroviraux pour la moitié des 38 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde.
Le paludisme, provoqué par un parasite transmis par certains types de moustiques, reste l’une des maladies les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité. En 2017, il y a eu 219 millions de cas et 435.000 décès dus au paludisme, dont environ 80% en Afrique subsaharienne. Le Fonds mondial assure près de 60% du financement international de la lutte contre le paludisme et a investi plus de 11,4 milliards de dollars entre 2002 et 2018.
La tuberculose, elle, est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. En 2017, elle a tué 1,6 million de personnes, dont 300.000 étaient porteuses du VIH, ce qui fait d’elle l’une des dix principales causes de décès dans le monde.
«Je vous le dis, l'élimination des grandes pandémies est à portée de notre action. (…) Il s'agit simplement de dire que plus personne ne peut comprendre que pour des raisons financières, que, pour des raisons d'inégalités, il soit aujourd'hui impossible d'accéder à des traitements pour prévenir ou guérir de telles maladies, d'empêcher que ces maladies regagnent du terrain», avait déclaré Emmanuel Macron le 24 septembre à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.
A noter que la France est le deuxième donateur du Fonds mondial pour lequel elle a déjà engagé plus de 4,2 milliards d’euros depuis 2002.
Des systèmes de santé solides
Cette conférence a également pour objectif de renforcer la sécurité sanitaire et les systèmes de santé en augmentant leurs capacités, notamment via les outils de diagnostic, les systèmes de surveillance, la gestion de la chaîne d’approvisionnement ou encore la formation des professionnels des soins de santé.
Les fonds récoltés permettront aussi de réduire les inégalités en matière de santé par une collaboration avec les partenaires, notamment la société civile et les communautés touchées, afin de construire des systèmes de santé ouverts à tous.