Alors que les débats sur la situation des réfugiés doit s'ouvrir ce lundi 7 octobre à l'Assemblée nationale, les nombreuses associations de terrain – qui oeuvrent auprès des migrants à la rue notamment dans le nord de la capitale – tirent la sonnette d'alarme.
Selon les dernières estimations, près de 3.000 migrants – des hommes mais aussi des femmes et des enfants – dormiraient actuellement à la rue dans des campements de fortune disséminés entre la porte de la Chapelle (18e) et celle de la Villette (19e), ainsi qu'à Saint-Denis (93), le long de l'avenue du président Wilson.
«Un niveau comparable au pic de 2015», selon l'association France Terre d'Asile. Et la situation semble inextricable pour ces personnes en attente d'être accueillies officiellement en France, dont les dossiers sont parfois à l'étude mais qui n'accèdent pas pour autant à une solution d'hébergement, même d'urgence.
Pour la mairie de Paris, qui interpelle régulièrement l'Etat à ce sujet, la situation est devenue insoutenable. «L’Etat doit prendre ses responsabilités et mettre en place une mise à l’abri inconditionnelle des plus de 3.000 personnes présentes sur les campements», martèle ainsi Dominique Versini, l'adjointe à la mairie de Paris chargée des réfugiés.
des maires révoltés
En avril dernier, les maires de 13 villes concernées par la présence en nombre de migrants – parmi lesquelles Aubervilliers, Grande-Synthe, Grenoble, Nantes, Paris, Rennes ou encore Saint-Denis – avaient déjà appelé l'Etat à agir d'urgence, face à une situation «qui ne cesse de se dégrader».
Un appel qu'Anne Hidalgo, la maire de Paris, a souhaité renouveler ce lundi 7 octobre : «La situation des réfugiés dans notre pays est dramatique. Nous, Maires, demandons à l’État leur mise à l’abri avant l’hiver et à être reçus sans délai pour échanger sur le dispositif d’accueil et d’orientation des réfugiés». Et de rappeler : «c’est sa compétence».
«Si des villes, associations, entreprises et citoyens s’engagent pour mettre fin à une réalité insupportable, cette mobilisation, aussi soutenue soit-elle, ne doit pas avoir pour effet de décharger l’Etat de compétences qui sont les siennes», a également fait savoir Bruno Morel, le directeur général d'Emmaüs Solidarité.
A la veille du débat sur l’immigration, les associations dont @EMMAUSolidarite alertent les parlementaires sur la multiplication de contrevérités loin des réalités vécues par les personnes exilées, dans un contexte marqué par une dégradation des conditions de leur accueil pic.twitter.com/V6v1GlS09G
— Bruno Morel (@BrnoMorel) October 1, 2019