Elle a commencé le concert installée dans le public, en simple spectatrice, et l'a terminé sur scène, en tant que soliste. Adèle Charvet, chanteuse lyrique, assistait à la représentation du «Messie» de Haendel, mardi 1er octobre à l'Auditorium de Radio France, lorsqu'on lui a demandé de remplacer l'un des interprètes au pied levé.
Le célèbre oratorio de Haendel avait commencé normalement, mais tout a basculé pendant l'entracte, lorsqu'on a appris que le chanteur sud-coréen David DQ Lee, n'était plus en mesure de continuer.
«Je pensais passer une soirée tranquille dans mon siège, du côté du public. J'étais aussi venue encourager Valentin Tournet [le chef d'orchestre, NDLR]. Au moment de la pause, je croise la régisseuse de la salle qui m'apprend que le contre-ténor ne peut plus chanter une seule note. Elle me dit d'aller voir en coulisses parce qu'il faudrait probablement que je chante à sa place», raconte Adèle Charvet à l'AFP.
«Je n'ai jamais travaillé cette oeuvre»
«J'ai été un peu prise de panique, car je n'ai jamais ni chanté ni travaillé cette oeuvre, mais il a fallu y aller tout de suite, ajoute la mezzo-soprano. J'ai pris un programme pour voir ce qu'il restait à chanter pour la voix d'alto et je suis allée dans la loge de Valentin, qui m'a aidée à déchiffrer la pièce.»
Si la tessiture d'Adèle Charvet lui permettait d'interpréter les passages à chanter, d'un registre proche du sien, elle a dû se lancer sans quasiment pouvoir s'échauffer et en ayant très peu de temps pour appréhender l'oeuvre.
«Je suis montée sur scène en jean»
«On a rallongé l'entracte d'un petit quart d'heure, pour que j'ai le temps de ne pas faire n'importe quoi, explique la chanteuse. Je suis montée sur scène, en jean, et ça s'est mieux passé que ce que j'imaginais. Les spectateurs étaient tellement encourageants et contents.»
Adèle Charvet garde finalement un bon souvenir de cette soirée peu banale qu'elle qualifie de «très belle expérience». Le concert sera diffusé le 5 novembre sur France Musique.