Alors que l'ancien président de la République, Jacques Chirac, vient de s'éteindre à l'âge de 86 ans, un deuil national a été décrété par l'Elysée pour la journée de lundi 30 septembre. Mais en quoi consiste concrètement cette journée ?
Comme l'explique le site vie-publique.fr, pour marquer l’hommage de la Nation à un président de la République défunt ou à des personnes décédées dans des circonstances marquantes, un deuil national d'une ou plusieurs journées peut être en effet décidé.
Une décision présidentielle
C’est le président de la République en exercice qui prend cette décision. L'Elysée a annoncé ce jeudi soir une journée de deuil national lundi 30 septembre. Un service solennel à l'Eglise Saint-Sulpice est également prévu le même jour à midi. La présidence a ainsi suivi un protocole semblable à ceux observés dans le passé.
Une journée de deuil national avait en effet déjà été décrétée au moment de la mort du général De Gaulle (1970), de Georges Pompidou (1974) et de François Mitterrand (1996), soit les trois présidents de la Ve République décédés avant Jacques Chirac.
Drapeaux mis en berne et minute de silence
Il existe peu de dispositions juridiques sur la façon dont doit se tenir un deuil national mais généralement les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments et édifices publics, et une minute de silence peut être observée. Les dispositions prévues pour l'hommage à Jacques Chirac devraient être précisées lors de la publication du décret présidentiel.
Pour mémoire, à l'occasion du décès de François Mitterrand, le 9 janvier 1996, les drapeaux avaient été mis en berne sur tous les bâtiments publics, et les ministres priés de faire le nécessaire pour qu'un moment de recueillement soit respecté dans les administrations et les établissements scolaires.
Un deuil national peut-il durer plusieurs jours ?
Oui. Selon le site vie-publique.fr, un deuil national peut durer «un ou plusieurs jours», même s'il est très rare qu'il dure plus d'une journée. Attention d'ailleurs à ne pas le confondre avec l'hommage national ou avec les obsèques nationales, qui sont – quant à eux – de véritables cérémonies.
En France, seuls deux événements dramatiques ont été à l'origine de trois jours de deuil national : les attentats du 13 novembre (15, 16 et 17 novembre 2015) et l'attentat du 14 juillet à Nice (16, 17 et 18 juillet 2016).
Un journée nationale exceptionnelle
Quoi qu'il en soit le deuil national reste tout à fait exceptionnel puisqu'il a seulement été mis en place huit fois depuis 1930. Cela a notamment été le cas à la suite de catastrophes naturelles, des attentats terroristes de 2015 et 2016, et donc à la mort de plusieurs chefs d'Etat de la Ve République.
Exceptionnel à plusieurs égards puisque le deuil national peut être décrété pour des faits graves survenus à l'étranger. En 2001, il avait par exemple été décrété en France en hommage aux victimes des attentats du 11 septembre aux États-Unis. Le seul donc qui a honoré des personnes décédées hors du territoire.
Avant la Ve République, le deuil national n'avait par ailleurs été organisé qu'une seule fois, lors des inondations survenues dans le midi de la France en 1930 au cours desquelles des centaines de personnes avaient perdu la vie.