Nos aînés très isolés. Les personnes âgées sont davantage touchées par la solitude dans les quartiers dits «sensibles» et dans les petites villes, selon une étude CSA publiée ce dimanche 29 septembre par l'association Les Petits Frères des Pauvres.
Dans le détail, cette enquête souligne que si les plus de 60 ans sont 27 % à déclarer souffrir de la solitude, cette proportion monte en effet à 32 % dans les «quartiers prioritaires de la politique de la ville» (QPV), et à 31 % dans les petites agglomérations de 2.000 à 20.000 habitants.
L'association observe aussi que si les habitants des zones rurales bénéficient de «solidarités plus fortes», ils pâtissent toutefois d'un «manque de services du quotidien et de transports qui renforce l'isolement».
Quant aux aînés installés dans les petites et moyennes villes, le tableau est encore plus sombre. Ils subissent en effet une «double peine», car ces territoires cumulent les désavantages des zones rurales, comme la «raréfaction des services publics et des services de proximité», avec ceux des grandes zones urbaines, où les relations de voisinage et la solidarités sont plus faibles.
Près d'un sénior sur deux vivant en HLM se sent seul
De leur côté, les seniors installés dans les banlieues ont souvent une «perception négative de leur environnement» ce qui renforce leur «sentiment de solitude et d'isolement», lequel atteint d'ailleurs 45 % des résidents de HLM âgés de 60 ans et plus.
Où se sent-on le plus seul en France ?
Notre 3e rapport @InstitutCSA est consacré aux liens entre solitude, #isolement des #PersonnesAgées et territoires.
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Dans les quartiers prioritaires, comme ailleurs, la population vieillit, mais «les politiques mises en place continuent à se focaliser essentiellement» sur les plus jeunes, déplore le rapport, pour qui «les aînés sont tout simplement en train de devenir les grands oubliés des quartiers».
Un espace public à repenser
Pour lutter contre la solitude des personnes âgées, les Petits frères des Pauvres proposent un certain nombre de solutions.
Parmi ses différentes préconisations, l'association suggère ainsi la mise en place de mesures visant à «faciliter les mobilités de proximité», par exemple en développant les transports à la demande, mais aussi en aménageant l'espace public par des bancs ou des trottoirs mieux adaptés aux personnes à mobilité réduite.
Elle dénonce au passage l'apparition d'une «industrie de la compagnie», qui propose des prestations commerciales promettant de lutter contre l'isolement de nos aînés, par des parties de cartes ou des visites «de courtoisie» qui s'avèrent être payantes.
«Retisser des liens dans la durée repose à l'évidence sur des rencontre profondes et sincères, sans contrepartie d'ordre commercial», concluent les Petits frères, pour qui «le remède contre l'isolement des personnes âgées, c'est nous tous».