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Que retenir de Jacques Chirac en tant que maire de Paris ?

Le 25 mars 1977, Jacques Chirac devenait le premier maire de Paris élu depuis plus d'un siècle, à la suite du rétablissement de cette fonction. Resté à l'hôtel de ville pendant dix-huit ans, jusqu'en 1995, il a notablement agit sur la capitale au long de ses trois mandats.

La politique de la ville

Peu de temps après sa prise de fonction, ce natif de Paris est intervenu sur le chantier des Halles à la suite du départ du marché vers Rungis. Il a ainsi interrompu le projet lancé par son rival, Valéry Giscard d'Estaing, visant à la création d'un palais entouré de grands jardins. Malgré l'avancement des travaux (un étage a déjà été construit), Jacques Chirac a décidé de lancer le projet des parapluies de Willerval, qui ont été inaugurés en 1983. Ils seront détruits au début des années 2010.

Il est également à l'origine de la construction de la salle Paris-Bercy, en 1984, ainsi que de nombreux équipements collectifs comme des crèches, des bibliothèques et des écoles. Le réaménagement des Champs-Elysées, achevé en 1994, est aussi à mettre à son crédit.

Enfin, en 1993, il participe à la création du Samu social de Paris, sous l'impulsion de Xavier Emmanuelli (futur secrétaire d'Etat à l'aide humanitaire d'urgence) et de Dominique Versini (ensuite secrétaire d'État à la lutte contre la précarité).

La place de la voiture

Jacques Chirac a empêché en 1977 l'entrée d'une véritable autoroute urbaine dans la ville, la «radiale Vercingétorix». Il s'agissait d'une trois voies prolongeant l'autoroute A10 jusqu'à Montparnasse.

En revanche, il a soutenu en 1978 la reprise de la construction de la voie express sur la rive gauche de la Seine, voule par Pompidou. Puis, en 1990, il a lancé la création des «axes rouges», visant à transformer 100 km de rues en grands boulevards où les automobiles étaient prioritaires.

La propreté

Face au fléau des déjections canines qui frappe alors Paris, les fameuses «motocrottes», aussi appelées «chiraclettes», voient le jour en 1982. Ces engins équipés d'un aspirateur sont l'une des concrétisations de sa campagne électorale axée sur la propreté. Mais coûteuses et peu efficaces, elles seront mises au garage par Bertrand Delanoë.

C'est également Jacques Chirac qui a eu l'idée de faire repeindre les camions-poubelles, les tenues des éboueurs, ainsi que leurs outils, en vert.

Bonus : dans son programme pour sa réélection en 1988, Jacques Chirac affirme que la Seine est de plus en plus propre, si bien qu'il s'y baignera en 1995. Une promesse rééditée en 1990 à la télévision, mais qui n'aura finalement jamais lieu.

Les critiques

Jacques Chirac a subi de nombreuses critiques sur sa politique, notamment en raison de sa volonté de faire de Paris «la capitale européenne des affaires». Ses opposants ont en effet estimé qu'il avait donné la priorité aux immeubles de bureaux, au détriment des habitations et des HLM.

Il a bien tenté de réhabiliter certains quartiers du nord-est de la capitale, notamment la Goutte d'Or (qu'il a visé avec sa célèbre phrase «le bruit et l'odeur») et Belleville. Mais son action est critiquée pour avoir contribué à la crise du prix du logement ainsi qu'à «l'embourgeoisement» de la ville, en la vidant des ménages les plus modestes.

Les affaires

C'est le principal point noir des mandats Chirac. Son nom revient dans huit affaires judiciaires en tant que maire de Paris, telles que celles des emplois fictifs, des faux chargés de mission, des HLM de Paris ou encore du financement du RPR.

Il a finalement été condamné en 2011, dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, à deux ans de prison avec sursis pour «détournement de fonds publics», «abus de confiance», «prise illégale d'intérêts» et «délit d'ingérence». C'est la première fois qu'un ancien président de la République française a été condamné par la justice.

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