Ce sera sans lui. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s'est fendu d'un communiqué, ce jeudi après-midi, pour expliquer pourquoi il ne commentera pas le décès de Jacques Chirac, annoncé dans la matinée.
Après avoir dit comprendre «bien évidemment la douleur, sincère, de ses proches et de sa famille en deuil», le mouvement écrit que «la profusion des déclarations, communiqués et reportages apologétiques, qui peignent l'ancien président de la République en champion de la lutte contre la pauvreté, de l'amitié entre les peuples et de la défense des 'valeurs de la république', a [...] de quoi donner la nausée».
Regrettant une «déferlante» pro-Chirac «très politique», le parti dénonce les multiples polémiques qui ont émaillé la carrière de l'ancien président. Il évoquent notamment les «affaires» qui l'ont visé, «symptomatiques d'une 'certaine idée de la politique'», la «reprise des essais nucléaires en 1995, aberration écologique [et] fuite en avant militariste», ou encore le «massacre de la grotte d'Ouvéa» en Polynésie française, en mai 1988.
Nous ne commenterons pas la mort de Jacques Chirac (communiqué du NPA)https://t.co/K56GmqiCRa pic.twitter.com/bwKD6SGOeW
— NPA (@NPA_officiel) September 26, 2019
«Nous ne mentionnerons pas»... mais ils mentionnent
A noter, l'emploi systématique de la formule «ne pas» au début de chaque paragraphe («Nous n'évoquerons pas», «nous ne reviendrons pas», «nous ne mentionnerons pas»...). Un stratagème qui permet de parler de la mort du président – et de ses casseroles – tout en s'enorgueillant de ne pas la commenter.
Et ce ne sont pas les seuls faits d'armes chiraquiens dénoncés par le NPA. La déclaration sur «le bruit et l'odeur» des étrangers, «l'entretien des réseaux de la Françafrique», les «politiques favorables aux ultra-riches [et] destructrices pour les salarié(e)s», ou encore «ses ministres [et] leurs politiques répressives et racistes», pour ne citer qu'eux.
Le parti anticapitaliste conclut, avec une ironie assumée : «Bref, Jacques Chirac est mort et nous ferons preuve, comme tous ceux qui s’expriment en boucle sur les chaînes d’information et les réseaux sociaux depuis ce midi, de retenue.» Comprendre : de retenue concernant ses défauts.