Croirait-elle à ses chances ? L'ancienne ministre socialiste de l'Environnement Ségolène Royal tient le haut du podium des personnalités de gauche préférées des Français, avec 49% de bonnes opinions chez cet électorat, selon un sondage Odoxa CGI publié ce mardi.
Elle devance Jean-Luc Mélenchon (46%) et Jean-Yves Le Drian (33%). Surtout, elle gagne 14 points par rapport au mois dernier. De quoi lui donner l'envie de repartir à la conquête de l'Elysée en 2022 ? «Ça ne se pose pas en termes d'envie mais d'opportunité», répond l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 au micro de France Info. «Savoir si, un moment ou pas, on peut être utile pour son pays. Je suis une femme d'engagement, je ne reculerai pas devant mon devoir», ajoute-t-elle, comme une entrée en matière.
L'ex-présidente de la région Poitou-Charentes fait également allusion à Barack Obama, dont elle se sent «proche en termes de valeurs par rapport à la planète», mais assure «ne rien demander». «Je suis attentive à la situation politique et je verrai le moment venu ce qui se passe», se contente-t-elle de souligner.
Pas sûr en revanche qu'une élection nationale ne tourne en sa faveur. Car, en tête dans le cœur du peuple de gauche, Ségolène Royal tombe à la cinquième place dans celui du peuple tout court, recueillant «seulement» 26% de côte de popularité chez l'ensemble des Français, détaille France Bleu.
Les absents ont la cote
Six mois après avoir reçu le même titre d'un baromètre Odoxa, Nicolas Sarkozy s'impose de nouveau, avec 30% d'opinions positives, comme la personnalité politique préférée des 67 millions de Français, devançant de peu l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian (29%), et la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen (28%).
Les absents auraient-ils la cote ? Force est de constater que les anciennes figures politiques qui ne sont plus aux responsabilités bénéficient d'un élan de sympathie et de popularité que la nouvelle garde, actuellement en fonction, ne suscite pas. Ainsi, en cas de crise, l'arbitrage de Sarkozy est toujours très demandé par une droite en déroute, et Royal, régulièrement invitée dans les médias pour donner sa position, continue d'apparaître comme une boussole pour la gauche.
La mode semble donc être au vintage. Comme une confirmation de l'actuel discrédit des partis politiques auprès des Français. Finalement, c'est peut-être l'absence d'alternatives nouvelles et de jeunes loups qui fait le succès par défaut des «vieux briscards» de la politique en place depuis plus de trente ans.