C'est le coût humain d'une réforme qui prévoit d'économiser 3,9 milliards d'euros d'ici à 2022. En comparaison avec les règles antérieures, la refonte de l'assurance chômage, qui entrera en vigueur dès avril prochain, aura bel et bien un impact négatif sur près de la moitié des demandeurs d'emploi du pays.
C'est du moins ce qu'affirme un rapport de l'Unédic, organisme qui gère l'assurance chômage, présenté aux partenaires sociaux ce mardi 24 septembre. «Parmi les 2,6 millions d'allocataires qui auraient ouvert un droit avec l'ancien système, 9% n'ouvriront pas de droit avec les nouvelles règles», assure ainsi l'étude. Et «41% d'entre eux verront leur situation affectée, soit par une baisse de leur allocation journalière, soit par une ouverture de droits retardée ou une durée de droits plus courte».
Décidé cet été par décret, après l'échec des négociations avec les syndicats, le projet de loi vient notamment durcir les conditions d'ouverture de droits : il faudra désormais avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois, contre quatre mois sur 28 aujourd'hui. De même, le seuil de «rechargement» des droits passera d'un mois aujourd'hui à six mois.
Et ce sont a priori les plus fragiles qui devraient pâtir de cette mesure, selon le rapport, à savoir des personnes «plus jeunes que la moyenne des allocataires», avec «des droits plus courts» et «des salaires de référence plus faibles».
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«C'est encore pire que prévu»
Autre coup dur : la modification, dès avril 2020, des règles de calcul de l'indemnisation, qui étaient jusqu'ici jugées par l'exécutif trop favorables aux personnes travaillant de manière discontinue. Ainsi, quelque 850.000 nouveaux entrants, qui avaient des périodes chômées entre deux contrats de travail, auront une allocation mensuelle plus faible, de 20% en moyenne mais parfois jusque 50%.
Autant de chiffres qui confortent les syndicats dans leur opposition à la réforme. «Ça va va être une tuerie. Tout simplement parce que la seule logique, c'est une logique budgétaire sur le dos des chômeurs», dénonce la CFDT, pourtant réformiste, tandis que Force ouvrière résume : «C'est encore pire que prévu.»
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