Pour sa deuxième édition, la plateforme Parcoursup produit des résultats «encourageants» sur le taux de réussite en première année universitaire mais laisse sur le carreau un peu plus de bacheliers que l'an dernier, selon le bilan du ministère.
Un total de 1.175 bacheliers sont encore sans affectation à l'issue de la procédure 2019, a indiqué vendredi la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Seulement une trentaine d'entre eux sont issus d'un bac général, le reste venant de filières technologiques ou professionnelles, a précisé la ministre. L'an dernier, un total de 955 bacheliers s'étaient retrouvés sans affectation, soit 0,15% des 629.800 lycéens ayant confirmé un vœu. Cette année, cette proportion augmente très légèrement pour les bacheliers puisqu'ils sont 0,18% (sur 640.000) à ne pas avoir obtenu une place dans l'enseignement supérieur, selon les calculs de l'AFP.
Devant le ministère vendredi, une dizaine de représentants du syndicat Unef s'étaient rassemblés pour faire entendre à nouveau leur opposition à Parcoursup. «Mon cas est emblématique de tant d'autres, je souhaite (...) reprendre des études de psychologie après des années passées à travailler et tous mes vœux ont été retoqués sur Parcoursup. Je n'ai rien, je ne sais pas comment je vais faire», a témoigné Taïna Bismuth, 24 ans.
Le gouvernement met de son côté en avant le travail accompli.
«Nous avons déployé cette année encore les efforts dans toutes les directions, l'information, le conseil et l'accompagnement. Avec le même objectif: améliorer l'orientation des jeunes pour accroître leur chances de réussite en premier cycle», a assuré Mme Vidal.
«Ne laisser aucun jeune sans solution»
La ministre a insisté sur «le travail de chacun pour ne laisser aucun jeune sans solution». «Cela représente concrètement 5 millions de sms envoyés aux lycéens et à leurs familles, 250.000 appels et 110.000 jeunes contactés pour leur proposer des perspectives d'orientation», a-t-elle énuméré.
«Plus de 45.000 jeunes de plus ont pu trouver une formation, il y a eu plus de boursiers, plus de mobilité», s'est félicitée Frédérique Vidal, concédant que «le chemin est encore devant nous, notamment pour les candidats en reprise d'études».
Après une deuxième année de fonctionnement de la plateforme, la ministre a par ailleurs relevé des «signaux encourageants» s'agissant du taux d'échec en première année de fac même s'il est «trop tôt» pour avoir des chiffres complets.
Le taux de réussite au premier semestre de la première année de Staps (métiers du sport) est ainsi en hausse de 11,7 points, à 54,4%, a souligné Mme Vidal.
Très contestée, la loi «Orientation et réussite des étudiants» (ORE), promulguée en 2018, visait notamment à réduire ce taux d'échec - jusque-là de 60% en moyenne -, en permettant à chaque université de fixer des pré-requis pour choisir ses étudiants.
Selon les éléments recueillis par l'AFP, la réforme s'est traduite par une légère amélioration dans certaines filières «sous tension» où les demandes d'inscription sont supérieures à l'offre.
Cette année, quelque 110.000 candidats «en reprise d'étude», dont des adultes en reconversion, se sont par ailleurs inscrits sur la plateforme. «Nous ne nous y attendions pas car ce sont des profils éloignés de Parcoursup mais cet afflux est une bonne nouvelle» car il démontre «un appétit de formation», a commenté la ministre.
Parmi ces candidats, 74.000 ont obtenu une proposition, selon la ministre.
Elle a annoncé la création en 2020 d'un nouveau module, «ParcourPlus», qui leur offrira une «offre spécifique d'information, d'accompagnement et de formation spécifiquement adaptée au profil de ces candidats».
«Nous n'avons pas voulu laisser cette demande forte de formation sans réponse, et c'est pourquoi avec le ministère du Travail et les régions, nous avons travaillé à construire des premières solutions», a-t-elle dit.
Selon Mme Vidal, «les portes de ParcourPlus sont grandes ouvertes à toutes les formations. Des régions réfléchissent aussi à la mise en place de plateformes spécifiques», a-t-elle expliqué.