Samedi 7 septembre, à la mairie de Guéret, dans la Creuse, un «trésor exceptionnel» de 14.000 pièces de monnaie médiévale était en partie exposé.
Ces deniers ou demi-deniers, oboles et mailles, ont été découverts il y a cinq ans lors de travaux dans une ferme. «C’est un trésor exceptionnel par sa quantité et non par sa valeur», a expliqué à l'AFP Dominique Dussot, numismate et archéologue de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Limoges, qui a étudié ces pièces en billon, un alliage de cuivre et d'argent.
Les plus anciennes datent de 1106, «j'ai trouvé des monnaies qui datent de 1223, donc je peux supposer qu’au mieux ce trésor a été enfoui vers 1223», ajoute l'archéologue. Ce dernier a dénombré 28 provenances dans un quadrilatère entre Nantes, Provins, Bordeaux et Le Puy-en-Velay «et au milieu de tout ça, des monnaies de Limoges, Poitiers, Turenne, Vendôme», etc.
DECOUVERT À COUPS DE PELLETEUSE
Celles du comté de la Marche, devenue la Creuse d'aujourd'hui, sont les plus nombreuses et forment la moitié du lot. On trouve aussi quelques pièces de Richard Coeur de Lion (XIIe), précise-t-il.
Les pièces ont été découvertes par hasard en 2014, sur la commune de Vareilles, au nord-ouest de Guéret, quand Roger Mutel, conducteur d’engins à la retraite, est venu faire des travaux sur le terrain d'une amie.
L'homme creusait des tranchées avec sa pelleteuse quand soudain, «en mettant de la terre sur le bas-côté, j’ai vu des rondelles, puis je suis tombé sur un bloc de terre de 15 cm à 20 cm de diamètre qui pesait dans les 15 kg avec ces mêmes rondelles», se souvient-il. En les grattant avec un couteau, il a découvert une forme de croix sur chaque face et a compris qu’il s’agissait de pièces. La mairie contactée l'a dirigé vers la DRAC.
UN PRIX DIFFICILE À ÉVALUER
Selon l’archéologue, s’il y a autant de pièces dans le trésor, c’est qu’il a dû appartenir à un marchand itinérant qui avait beaucoup de biens à vendre. Il y avait de nombreuses foires à cette époque. A moins qu'il ne s'agisse d’un collecteur d’impôt parti avec l’argent collecté.
Roger Mutel et la propriétaire du terrain ont récupéré leurs pièces et sont désormais co-propriétaires du trésor, qu'ils voudraient vendre à des collectionneurs. Le prix est difficile à évaluer, certaines pièces sont estimées à une centaine d’euros, d’autres, très abîmées, ont beaucoup moins de valeur.