Edward Snowden, le lanceur d'alerte à l'origine des révélations sur la surveillance du globe par les services secrets américains, a réitéré ce lundi son appel pour obtenir l'asile politique en France.
«J'aimerais rentrer aux Etats-Unis, c'est mon but ultime, mais je ne vais pas passer le reste de ma vie en prison», a-t-il déclaré dans un entretien diffusé sur la chaîne CBS, à la veille de la publication de ses mémoires. Et d'ajouter : «Donc j'ai une revendication de base sur laquelle il faut qu'on se mette tous d'accord : c'est que je puisse avoir un procès juste.»
«Je ne demande pas de pardon», ni de «passe-droit», poursuit l'homme inculpé aux Etats-Unis pour espionnage et vols de secrets d'Etat, accusant les autorités américaines de prévoir «un procès d'un autre type» avec «des procédures spéciales».
Une demande de protection refusée en 2013
C'est alors qu'il réaffirme son souhait de se voir accorder le droit d'asile dans l'Hexagone : «J'ai demandé l'asile en France en 2013 sous François Hollande. Évidemment, j'aimerais beaucoup que M. Macron m'accorde le droit d'asile.» Ses appels à l'obtenir, adressés à une vingtaine de pays au total, ont jusqu'ici toujours été refusés pour des raisons diverses.
Et si Edward Snowden mise sur son nouveau livre pour les faire changer d'avis, sa situation ne devrait pas s'arranger de sitôt. Selon une source diplomatique, en effet, Emmanuel Macron ne se prononcera pas sur cette requête, qui relève de l'Office de protection des réfugiés (Ofpra). Soit une «agence totalement indépendante», rappelle l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau, qui de son côté s'est dite favorable à l'accueil de celui qui a rendu service à l'humanité».
Ex-employé de l'agence américaine de renseignement NSA, Edward Snowden avait révélé en 2013 l'existence d'un système de surveillance mondiale des communications et d'internet. Il s'est réfugié la même année en Russie et a vu son permis de séjour renouvelé jusqu'en 2020.