Parcoursup 2019 s'achève samedi soir : après une deuxième année de fonctionnement, le bilan de la plateforme d'inscription aux études supérieures reste difficile à établir même si, dans certaines filières, les taux de réussite en première année semblent s'être un peu améliorés.
Premier bilan chiffré
A l'issue de la phase complémentaire, dernière étape de Parcoursup, les chiffres définitifs sur le nombre de jeunes ayant trouvé une place ou ceux restés sur le carreau seront annoncés vendredi par la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
Mardi soir, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a évoqué le chiffre de 2.600 candidats encore sans affectation. Soit environ le même chiffre que l'an dernier à la même époque.
Mais il y a eu «davantage de candidats cette année que l'an dernier» (773.000 lycéens et candidats en réorientation ont confirmé un vœu en 2019 contre 730.000 l'an dernier), souligne-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. «Le travail des commissions d'accès à l'enseignement supérieur se poursuivra au cours des prochains jours, pour trouver des solutions aux candidats qui n'ont rien», ajoute-t-on.
Quelle efficacité ?
Très contestée, la loi «Orientation et réussite des étudiants» (ORE), promulguée en 2018, visait notamment à réduire le taux d'échec en première année de fac (60% en moyenne), en permettant à chaque université de fixer des pré-requis pour choisir ses étudiants.
«Si on regarde (les choses) de façon globale, on n'aura pas nécessairement un impact significatif de la loi, mais chaque fois qu'il y a eu une action spécifique menée par les universités, il y a un résultat (positif) qu'on espère pouvoir chiffrer prochainement», a indiqué la semaine dernière le président de la Conférence des présidents d'université (CPU), Gilles Roussel.
Les universités n'ont pas encore fait remonter leurs taux de réussite respectifs.
D'après celles interrogées par l'AFP, il semble que rien n'ait vraiment changé dans les filières qui ont pu accueillir tous les étudiants sans sélection. «En sciences du langage ou sciences sociales, où nous avons pu accepter toutes les demandes, Parcoursup n'a pas eu d'effet», observe par exemple Frédéric Dardel, le président de Paris-Descartes.
Du mieux dans les filières «en tension»
A l'inverse, dans les filières dites «en tension» car la demande y est supérieure à l'offre, il semble y avoir du mieux. «Il y a eu un effet assez spectaculaire en psycho sur la réussite des étudiants», assure ainsi M. Dardel. «On va avoir beaucoup moins de redoublants cette année». Dans cette filière qui se remplit particulièrement vite, le président de Paris-Descartes attribue cette progression à la sélection des candidats : «On a choisi des profils qui pouvaient réussir».
En Staps (métiers du sport), autre filière en tension, les effets semblent moins nets, mais «on a constaté une plus grande assiduité», dit M. Dardel.
Début août, la conférence des directeurs et doyens de Staps publiait un bilan encourageant pour la première promotion d'étudiants issus de la procédure Parcoursup : «Les résultats globaux indiquent un pourcentage de réussite de 54,4% contre 42,7% l'an dernier».
Les «oui si», des résultats en demi-teinte
Une des nouveautés de la loi a été la création de dispositifs dits «oui si» : des parcours d'accompagnement (année de remise à niveau, cours de méthodologie...) proposés aux étudiants les plus fragiles. Là, le bilan est variable, selon les universités interrogées.
«On a mis l'an dernier sur pied une première année en deux ans pour 33 étudiants», explique François Hourmant, responsable de la première année de droit à Angers. Seuls six continuent cette année. «C'est un peu décevant mais c'est mieux que rien», juge-t-il.
A Cergy-Pontoise, dans le département de lettres modernes, une vingtaine d'étudiants ont suivi des cours complémentaires de soutien et méthodologie, explique l'ancienne directrice Hélène Manuélian. «Un tiers d'entre eux a validé sa première année», dit-elle. «En soi, ce n'est pas énorme, mais pour ceux qui ont réussi, c'est une petite victoire».