Trois jours après le compte-rendu du rapport de l'IGPN, qui atteste qu'il n'a pas «établi de lien» entre l'intervention des forces de l'ordre et la disparition de Steve Maia Caniço, un témoin accuse la police des polices de l'avoir écarté de l'enquête.
Romain a raconté à France Bleu Loire-Atlantique sa version de l'intervention policière survenue lors de la «free party», organisée à l'occasion de la Fête de la musique, le 21 juin, sur le quai Wilson, à Nantes. Un récit qui met à mal les conclusions de la police des polices.
«J'ai consacré du temps pour ma compagne, j'ai voulu l'aider. Elle a foncé sur les quais donc j'ai foncé sur pour la récupérer. D'autres gens sont tombés, j'ai entendu des 'plouf', j'ai entendu des cris. Moi-même j'ai crié aux gens : 'Faites demi-tour, n'allez pas sur les quais !' Personne n'y voyait rien, toutes ces personnes ont plongé. D'autres ont dû bifurquer à la dernière seconde», a confié l'homme
Ce récit, Romain l'a auparavant détaillé devant la police nantaise, lorsqu'il a déposé plainte pour «violences policières» et «mise en danger de la vie d’autrui». Pourtant, si sa plainte a bien été enregistrée, l'homme assure que son témoignage n'a pas été pris en compte par l'IGPN, dans l'enquête qui vise à déterminer les circonstances de la disparition de Steve.
87 plaintes contre X
Contacté par BFMTV, l'IGPN dit avoir contacté le jeune homme, mail à l'appui. Mais Romain assure n'avoir jamais reçu le mail en question, «sinon, je me serais présenté pour raconter tout ce que j'avais à dire», a-t-il confié à France Bleu. «Ce serait stupide d'entamer une démarche et d'y renoncer. La preuve : je suis allé porter plainte.»
Après six semaines de recherches, le corps de Steve Maia Caniço a été retrouvé le 29 juillet dans la Loire, non loin du quai Wilson où il avait été apperçu pour la dernière fois et où les policiers étaient intervenus pour déloger les fêtards de "free party". À ce jour, 87 personnes présentes lors de cet événement ont porté plainte contre X pour «violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique» et «mise en danger de la vie d'autrui».