Une vague de chaleur caniculaire va étouffer la dernière semaine du Tour de France 2019. Ces conditions extrêmes, qui vont pousser les organismes encore plus loin vers leurs limites, pourraient-elles faire annuler une étape ?
Si tel était le cas, ce serait du jamais vu pour l’épreuve. Des conditions météorologiques ont bien eu raison de certains bouts d’étapes par le passé - comme en 1996 où la neige avait amputé l’étape vers Sestrières des cols de l’Iseran et du Galibier, ou en 2016 quand l’arrivée au Mont Ventoux avait été rabaissée à cause d’un vent violent -, mais jamais un pic de chaleur n’a contraint les coureurs à laisser leur vélo au garage pour rester au frais.
Preuve en est, en 2003, alors que les températures du mois de juillet marquaient les prémices de la canicule dramatique du mois d’août, aucune étape n’avait été annulée. Idem lors des années suivantes, quand le mercure s’envolait.
les coureurs habitués aux (très) fortes chaleurs
Contacté, le service presse du Tour de France reconnaît d’ailleurs ne pas s’interroger sur la possibilité de voir une étape annulée pour cause de canicule. La course suit son cours, et l’hypothèse qu’elle soit stoppée en raison des fortes chaleurs paraît improbable (la situation sera peut-être différente dans quelques années, si les températures poursuivent leur hausse).
On fait d’ailleurs remarquer que les coureurs sont habitués au mercure qui grimpe très haut. Certains sont sur leur vélo chaque année en Australie (pour le Tour Down Under), en plein été local, quand le thermomètre s’approche parfois des 50°C. Cela s’est notamment produit lors de l’édition 2019, et ils avaient continué de pédaler, quand leurs camarades tennismen engagés au même moment à l’Open d’Australie ne cachaient pas leur souffrance.
la direction du tour peut modifier les règles
S’il revient le plus souvent à l’organisateur d’un évènement sportif la responsabilité de l’annuler, la préfecture peut également interdire une manifestation, si elle estime que les conditions sont trop dangereuses pour la santé des participants (article L.331-2 du code du sport). Or, dans le cas du Tour de France, les coureurs sont des athlètes de haut-niveau, habitués aux efforts sous les fortes chaleurs, et solidement entourés par le staff médical de leurs équipes, ainsi que celui de l'épreuve.
De plus, la direction du Tour peut, «en fonction des conditions climatiques ou de toute circonstance exceptionnelle», modifier les modalités de ravitaillement. Ainsi, il n’est pas impossible que celui-ci soit autorisé depuis les voitures (où le coureur va récupérer des bidons) jusqu’à 10 km avant l’arrivée (ou même moins), contre 20 km habituellement. De quoi éviter le danger de la déshydratation et des coups de chaud sur la route.