Concernant la pollution de l'air, les particules fines ne sont malheureusement pas les seules à être mauvaises pour la santé. Les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique présentent aussi un risque, avertit l'Anses, ce mardi 16 juillet.
Sur son site, l'Agence nationale de sécurité sanitaire recommande en conséquence de réduire sérieusement le trafic routier, après avoir étudié l'impact de la composition du parc de véhicules automobiles en France sur la pollution atmosphérique.
Les conséquences sanitaires de l'exposition aux particules fines sont déjà connues. Selon l'agence, elle entraîne chaque année 48.000 morts prématurées dans le pays.
[#Qualité de l’air] A volume de trafic routier constant, les évolutions technologiques des véhicules ne permettent pas une diminution suffisante de la pollution pour améliorer la qualité de l'air à l'horizon 2025.https://t.co/iz2hcdYZQu pic.twitter.com/BM0ZUS7eiY
— Anses (@Anses_fr) July 16, 2019
Mais il existe aussi de nombreuses preuves «d'effets néfastes pour la santé» concernant le carbone suie, le carbone organique et les particules ultra-fines (taille nanométrique), avertit l'Anses.
Ces particules sont notamment issues du trafic routier, mais aussi de l'industrie ou du chauffage au bois.
cancers et troubles cognitifs chez les enfants
«Les particules ultra-fines ont des effets au niveau respiratoire ou cardiovasculaire : elles vont dans l'arbre respiratoire, jusqu'aux alvéoles et elles rejoignent la circulation sanguine», indique Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air à l'Anses.
Quant aux carbone suie et carbone organique, ils résultent de la combustion incomplète issue des moteurs, surtout diesel, ou encore de la combustion résiduelle de bois ou de charbon.
[#Qualité de l’air] L’@Anses_fr confirme les effets sur la santé des particules ultrafines, du carbone suie et du carbone organique, issus du trafic routier, de la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse.https://t.co/iz2hcdYZQu pic.twitter.com/QW0eG6QWOK
— Anses (@Anses_fr) July 16, 2019
Ils comprennent «des composés très réactifs qui vont créer des inflammations au niveau respiratoire plus importantes et ils peuvent aussi provoquer des cancers», avertit Guillaume Boulanger.
Le carbone suie et les particules ultra-fines pourraient aussi avoir un impact «sur le développement des performances cognitives de l'enfant».
Le carbone suie pourrait, en outre, jouer un rôle sur le «faible poids des naissances», selon l'Anses, pour qui il faudrait des données supplémentaires pour confirmer ce lien.
Des techniques alternatives à encourager
L'agence recommande par conséquent de «cibler en priorité, dans les politiques publiques concernant l'air, trois indicateurs particulaires non réglementés : les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique, en complément des indicateurs de particules PM2,5 et PM10 (les particules fines) actuellement en vigueur».
L’agence a aussi développé différents scénarios concernant la composition du parc de véhicules et son évolution à 2025. Les évolutions technologiques, comme les filtres à particules sur les véhicules diesel, « permettent une diminution des émissions de particules mais sont insuffisantes pour améliorer durablement la qualité de l’air », pour Guillaume Boulanger.
«Il faut encourager des technologies alternatives, dont le véhicule électrique, mais surtout il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l’intermodalité», insiste-t-il.
La France fait partie des mauvais élèves au sein de l’Union européenne en termes de qualité de l’air, ce qui lui a valu en 2018 d'être renvoyée devant la justice, avec cinq autres Etats membres (l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la Hongrie et la Roumanie).
La Commission européenne reproche à Paris de ne pas respecter les limites fixées pour les émissions de dioxyde d’azote (NO2), qui s’échappent des pots d’échappement et étouffent les agglomérations congestionnées.