Comme un sentiment de malaise chez les internautes. Une campagne de publicité financée par le gouvernement, utilisant des influenceurs dans le but de promouvoir le service national universel, est au centre des débats.
Exemple le plus frappant, de par la notoriété du vidéaste : Tibo InShape. Ce dernier, spécialisé dans les vidéos de sports et musculation, a emmené ses 6 millions d'abonnés en Guyane pour une journée au coeur de Service National Universel, en compagnie de Gabriel Attal. Au programme, chant de la Marseillaise, nuit dans la jungle et interview du secrétaire d'État avec son t-shirt floqué SNU.
La vidéo, qui comptabilise plus d'un million de vues trois jours après sa publication, ne fait pas particulièrement tâche dans le contenu habituel du vidéaste. le Toulousain de 27 ans réalise en effet beaucoup de vidéos faisant découvrir le métier de pompier, gendarme, soldat ou même le quotidien d'un scout. De plus, le fait que celle-ci soit sponsorisée est clairement affichée dès les premières secondes avec la mention : «inclut une communication commerciale».
Là où cette campagne pose un peu plus problème, c'est pour l'utilisation d'influenceurs sur Instagram. En effet, Enzo, tais-toi ! (660 000 abonnés) et Sundy Jules (1 million d'abonnés), plutôt spécialisés dans le lifestyle, ont tous deux publié une story faisant la promotion du SNU. Cependant, aucune mention n'est faite du partenariat rémunéré avec le gouvernement, ce qui est pourtant rendu obligatoire par la loi.
???? @SundyJules pic.twitter.com/cfiELXIf1W
— 25% homosexual (@mddalpes) 13 juillet 2019
«Comme je sais que parmi ma communauté, il y a des jeunes, je vous laisse regarder la vidéo. Genre c'est ouf, c'est une vidéo inédite de SNU en France, regardez ça c'est iconic», s'enflamme Sundy Jules. Des médias qui visent un public jeune, comme Konbini ou Demotivateur, ont également réalisé des contenus promotionnels pour le service national universel. «À côté de dispositifs presse classiques, nous avons donc fait le choix, pour être efficaces, de concentrer notre communication sur les médias sociaux où les jeunes sont présents», a ainsi expliqué le ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse à Numerama.
S'il est difficile d'estimer le coût de cette opération de communication, elle a un objectif bien précis : faire de ce dispositif un succès. Selon les informations de l'Express, il coûterait environ 1,5 milliard d'euros à l'État. Difficile de justifier un tel montant en cas