Le gouvernement a dévoilé ce lundi son plan annuel de lutte contre les contrefaçons, véritable « fléau » ces dernières années sur le territoire national.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin s’est rendu à l’hôtel de ville de Cannes pour lancer cette campagne anti-contrefaçon portée par l’UNIFAB (Union des fabricants).
Il est devenu difficile voire impossible pour les douaniers de stopper tous les produits de contrefaçons qui s’insèrent désormais, non plus dans des gros conteneurs, mais dans des petits colis postaux. Associé aux agents de douanes, aux entreprises partenaires et à l’UNIFAB, le gouvernement entend bien mener un combat face à cette « fraude grave ».
Une campagne estivale préventive
Le lancement de cette campagne a lieu en pleine saison estivale, une période où les français sont le plus à même d’être confrontés à la contrefaçon.
Pour ce faire, le gouvernement a décidé de mener une vaste opération de communication et de prévention, principalement sur les plages. Face à cet enjeu conséquent, un dispositif important a été mis en place. Outre une initiative sur les réseaux sociaux, plus de 100.000 tracts seront distribués aux touristes du 15 juillet au 17 août. Des affiches et des stands seront également présents le long des plages françaises et un site web a été créé pour l’occasion, nonalacontrafacon.com.
« Un fléau dramatique pour l’économie »
La contrefaçon représente principalement un problème économique et fiscal. Elle ferait perdre chaque année 7 milliards d’euros à la France. Elle priverait également 35.000 personnes d'emploi dans l'Hexagone.
De plus, la vente de produits contrefaits alimenterait des réseaux de trafics mafieux. L’argent gagné par ces trafiquants financerait ainsi le proxénétisme et le terrorisme.
« Ça vous met en danger et ça finance probablement des circuits malsains. Terroristes et surtout mafieux sont passés de la drogue à la contrefaçon. C’est beaucoup moins dangereux sur le plan pénal », précise Jean-Noël Kapferer (chercheur à l’INSEEC Business School) à France Info.
Alors que la contrefaçon coûte 60 milliards d’euros à l’Union européenne, la commercialisation de produits contrefaits a augmenté à l’échelle mondiale au cours des dernières années. Derrière les États-Unis, la France est le second pays dont les marques et brevets sont le plus usurpés.
« Les meilleurs plans n’en sont pas forcément »
Le slogan de la campagne alerte les consommateurs sur les produits contrefaits. Provenant essentiellement de Chine, les contrefaçons représentent, outre une menace pour l’économie française, un danger pour les consommateurs.
En effet selon Gérald Darmanin, le consommateur serait la « première victime » de la contrefaçon. Ces produits, ne respectant aucune norme réglementaire et environnementale, représentent un risque pour la santé de l’acquéreur notamment avec la circulation de faux médicaments et cosmétiques. Aujourd’hui, plus aucun objet n'échappe à la contrefaçon (jouets, vêtements et accessoires, pièces détachés automobiles et aéronautiques ou encore parfums et autres cosmétiques).
Par ailleurs, Internet est le lieu où les contrefaçons se vendent le plus. Les trafiquants ciblent alors leurs ventes sur les vêtements et accessoires, qui représentent les produits les plus contrefaits.
« Vous pensez acheter un vrai produit (…) et vous vous retrouvez dans le meilleur des cas avec une livraison qui est une contrefaçon, et dans le pire des cas vous ne recevez rien et on vous vole vos données personnelles », indique Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’Union des fabricants à France Info.
Le consommateur se fait alors arnaquer et sa sécurité peut être mise en cause. En bref par ce programme de prévention, le gouvernement espère sensibiliser les Français contre ces faux produits qui portent atteinte à leur santé, à leur sécurité et à l'économie nationale.