Au centre d’un scandale politico-médiatique, l'ex-ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a dû faire face à de nombreuses accusations mettant en cause sa déontologie, qui l'ont poussé à démissionner.
Les dîners fastueux
Homards, grands crus et champagne des caves de l’Assemblée nationale (pendant qu’il en était président) servis lors de repas entre amis. Mediapart a mis le feu aux poudres en révélant le faste des réceptions de François de Rugy et sa femme Séverine (journaliste à Gala), organisées une dizaine de fois. Il s’agissait le plus souvent d’amis du couple, se régalant avec l’argent public. L'ancien ministre a indiqué assumer «totalement», expliquant qu’il s’agissait de rendez-vous pour ne pas se déconnecter de la réalité. Il a par ailleurs affirmé qu’il rembourserait «chaque euro contesté» des frais.
Sa directrice de cabinet limogée
Rapidement après l’affaire des dîners, la directrice de cabinet de François de Rugy, Nicole Klein, était épinglée pour avoir bénéficié d’un logement HLM pendant douze ans à Paris, sans y habiter. Elle a alors quitté ses fonctions, sur demande de celui qui était alors encore ministre.
Des travaux de «confort» coûteux
Le «feuilleton De Rugy» s’est poursuivi avec des travaux de plus de 60 000 euros (d’argent public) pour améliorer le «confort» de l’appartement ministériel. Dans le détail de la facture, 17 000 euros ont été déboursés pour réaliser un simple dressing, indique Mediapart. Le prix élevé des travaux s’explique, selon François de Rugy, par le caractère particulier des lieux (l’Hôtel de Roquelaure est classé monument historique).
Un logement social à Nantes
François de Rugy loue à Nantes (ville dont il est originaire) un appartement en profitant du dispositif Scellier, destiné en principe à des locataires ayant des revenus modestes. Selon Mediapart, il s’agirait d’un T2 de 48m2, loué 622 euros par mois. Au moment de son obtention du logement, le futur ministre émargeait à 47 958 euros imposables, alors que le plafond pour bénéficier du dispositif Scellier s’élevait à 34 790 euros. L'ex-ministre de la Transition écologique s’est défendu avec force d'avoir su que son logement devait être réservé aux plus modestes.
Un sèche-cheveux doré et un troisième chauffeur pour sa femme
Séverine de Rugy aurait acheté, sur le compte de l’Assemblée nationale lorsque son mari la présidait, un sèche-cheveux doré à la feuille d’or, pour la somme de 499 euros. Une révélation du Parisien qui a vivement fait réagir le ministre, expliquant que l’information est fausse. Le couple bénéficierait également d’un troisième chauffeur (au lieu de deux), pour amener le fils de la journaliste à l’école.
Par ailleurs, l'ancien ministre aurait également profité de la présence de ses chauffeurs à Nantes, pour des déplacements privés, notamment le week-end. Alors que lui faisait le trajet en train depuis Paris, sa voiture de fonction le réalisait à vide, pour pouvoir le prendre en charge une fois qu'il était arrivé sur place, et l'emmener où il le souhaitait.
Des dîners de lobbyistes
Dernièrement, Ouest-France y est allé également de sa révélation, dévoilant que l'ex-ministre a organisé un dîner avec des lobbyistes de l’énergie, en demandant à ce que ce rendez-vous n’apparaisse pas dans l’agenda public.
Des frais de mandats pour être non-imposable
François de Rugy aurait utilisé en 2013 et 2014 une partie de ses frais de mandat de député (de l'argent public, donc) pour financer son parti, Europe-Ecologie-Les Verts. Si la pratique n'était pas illégale, avant d'être abolie en 2015, elle est en revanche particulièrement dérengeante du point de vue de l'éthique. De plus, il avait déduit ces sommes versées de sa déclaration d'impots sur le revenu de 2015, ce qui lui a permis de ne pas en payer. Une pratique, cette fois, bien interdite, puisque les frais de mandats ne sont pas imposables.