Les oraux de rattrapage du baccalauréat ont débuté en France lundi, parfois dans une certaine confusion en raison du rendu tardif des copies de l'épreuve écrite retenues par les professeurs correcteurs grévistes opposés à la réforme de cet examen.
Cette année, 103.000 candidats ayant obtenu une moyenne comprise entre 8 et 10 à l'écrit sont concernés par les oraux, qui se tiennent de lundi à mercredi inclus.
Après les couacs de la semaine dernière qui ont émaillé la session 2019 de cet examen, avec des résultats provisoires pour certains candidats, l'étape des rattrapages reste sous la menace de perturbations par les professeurs grévistes.
Certains lycéens passeront peut-être cette dernière étape pour rien : ils pourraient apprendre que leur moyenne définitive aurait dû leur permettre d'y échapper. D'autres, recalés avec une note provisoire, seront peut-être appelés in extremis. Une situation inédite.
Face à la grève, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer avait mis en place une «solution technique» : en cas de notes manquantes, celles du contrôle continue ont été prises en compte. Et si la note du bac s'avère finalement meilleure, c'est celle-là qui sera conservée.
«Les copies ont été rendues ce matin, conformément à ce qui était ressorti de l'AG vendredi. Maintenant, nous restons très attentifs à la manière dont se déroulent les jurys de rattrapage, afin que ce soit le plus égalitaire possible», explique à l'AFP Thibaut, professeur de physique chimie à Vanves (Hauts-de-Seine) et membre du collectif de professeurs grévistes «Bloquons Blanquer».
Selon lui, «il faut s'assurer que les notes des copies soient bien prises en compte», dans le cas où elles sont supérieures à la moyenne de l'année.
Contacté par l'AFP, le ministère a expliqué qu'«une centaine de professeurs restent mobilisés» (et ont encore des copies), principalement dans les académies de Créteil, Versailles et Montpellier.
Mais la rue de Grenelle l'assure : «s'ils ne rendent pas les copies ce soir (lundi), elles sont considérés comme perdues». «Il y a eu des menaces de grève dans quelques endroits» pour le rattrapage, mais «on a prévu des remplaçants», affirme-t-on aussi.
Un professeur de sciences économiques de l'Essonne qui souhaite garder l'anonymat, explique qu'«on a l'impression que tout se bricole à la dernière minute, certains élèves vont apprendre qu'ils passent l'oral au dernier moment».
«Mon jury se tient cet après-midi et nous sommes nombreux à souhaiter rétablir un minimum de justice» pour les élèves, a lancé Jimmy, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Seine-Saint-Denis.
Le collectif «Bloquons Blanquer» se réunit à nouveau en AG lundi à 15H00 à Paris, pour déterminer la suite de leur mouvement, notamment à la rentrée.