C'est un comble, du moins de son point de vue. Un homme de 26 ans en semi-liberté a été condamné à un an de prison mercredi à Vienne (Isère) pour rébellion contre des gendarmes qui voulaient l'arrêter, alors qu'il empruntait une voie d'urgence pour regagner au plus vite... sa prison.
L'homme, condamné pour des faits de conduite en état d'ivresse à une peine en semi-liberté, l'obligeant à regagner chaque soir à 19h la prison de Saint-Quentin Fallavier, avait mal jaugé les bouchons de l'autoroute A43 dimanche soir, dans le sens Chambéry-Lyon, explique le Dauphiné Libéré, qui révèle cette affaire.
Pour éviter d'être en retard, et d'être ainsi considéré comme évadé et incarcéré à temps plein, il a pris alors la bande d'arrêt d'urgence. Deux gendarmes du peloton motorisé (PMO) de la Verpillière, qui circulaient en voiture dans le même sens, ont alors tenté de l'intercepter. «Il n'a pas voulu donner ses papiers, s'est énervé, a prétendu vouloir se jeter sous des camions, a donné des coups sur des voitures», a-t-on expliqué mercredi au Pmo.
Les gendarmes ont finalement appelé des renforts et dû se mettre à huit pour le maîtriser, tandis qu'il voulait en venir aux mains avec eux, les insultant copieusement et en frappant certains. Six gendarmes ont porté plainte, dont l'un a une ITT de trois jours et un autre une ITT d'une journée, a indiqué le PMO.
Permis annulé
Son état ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, le détenu a été incarcéré dimanche, puis replacé en garde à vue mardi jusqu'à mercredi matin. Il a été jugé pour conduite en récidive sous l'emprise de l'alcool, conduite sous l'emprise de stupéfiants, outrage et rébellion sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Le tribunal correctionnel de Vienne, outre un an de prison ferme, sans possibilité d'aménagement et une amende de 150 euros, l'a condamné à payer 500 euros de dommages et intérêts aux deux gendarmes les plus sérieusement touchés, et 300 euros à trois autres. Son permis a été annulé sans possibilité de le repasser avant douze mois.