Dans un contexte de hausse des interventions et devant des conditions de travail qui se dégradent, sept syndicats de sapeurs-pompiers professionnels appellent à la grève à partir de ce mercredi 26 juin afin de réclamer plus de moyens. Le mouvement est prévu pour durer tout l'été, jusqu'au 31 août.
«Le service public de secours est malade. On veut alerter les Français», a expliqué André Goretti, président du premier syndicats des pompiers professionnels FA/SPP-PATS, qui compte 40.000 hommes et femmes.
Parmi leurs demandes, les syndicats souhaitent le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique, la revalorisation de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risque, ainsi que «le recrutement massif d'emplois statutaires».
André Goretti dénonce «le mépris» du ministre de l'Intérieur, de l'Association des départements de France, de l'Association des maires de France, qui n'auraient pas répondu aux courriers d'alerte successifs des pompiers.
Préavis de grève chez les sapeurs-pompiers professionnels.
Augmentation des effectifs,
Garantie de la pérennité de la Caisse de retraite,
Hausse de la prime de feu à la hauteur du métier à risque...
Pour le maintien de nos services publics. pic.twitter.com/2TLUYypqxH— Colibri6849φ (@colibri6849) June 23, 2019
«Il y a un profond malaise au sein de la profession : nous devons répondre à une sur-sollicitation avec de moins en moins d'effectifs et de moyens», selon André Goretti. «Nous assumons de plus en plus de missions qui ne relèvent pas de nos compétences, à cause des manquements des services de l'Etat». Les pompiers sont en outre confrontés «à de plus en plus de violences verbales et parfois physiques», dénonce le responsable syndical.
Entre 2008 et 2017, le nombre d’interventions a augmenté de 15 % quand les effectifs (professionnels et volontaires) ont diminué de près de 1 %, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
L'impact du mouvement devrait être limité
Selon Beauvau, l'appel à la grève ne devrait avoir que peu ou pas d’impact, les soldats du feu étant soumis à une obligation de service minimum.
Le ministère de l'Intérieur dit toutefois «partager le constat des pompiers sur la hausse des interventions» et assure que des groupes de travail ont été mis en place au niveau des SDIS (Service départemental d'incendie et de secours, ndlr) pour trouver «des solutions concrètes et adaptées à chaque territoire».
Des déclarations de bonnes intentions qui ne découragent toutefois pas les pompiers à maintenir le mouvement. «On va faire grève avec des inscriptions sur nos tee-shirts, sur nos casernes, avec des brassards», assure André Goretti alors que l’intersyndicale n'exclut pas d'organiser une manifestation à Paris en septembre. «