Une page se tourne. Les soldes d'été, qui démarrent ce mercredi 26 juin, vont être les derniers à durer six semaines. A partir de 2020, ils seront en effet ramenés à quatre semaines seulement. Une durée raccourcie censée leur donner un nouveau souffle mais qui interroge quant à savoir s'ils ont toujours une réelle utilité.
Ventes privées multipliées, soldes flottants, promotions incessantes et, surtout, développement du commerce en ligne ont effet rebattu les cartes et bousculé ce temps fort du commerce et de la distribution, vieux de plus d'un siècle en France.
Mais, cette année, le contexte social particulier pourrait bien permettre aux soldes de se refaire une santé.
Après plus de six mois de morosité due aux gilets jaunes, et une baisse du chiffre d'affaires des commerçants lors des soldes d'hiver, cette édition 2019 est en effet très attendue, aussi bien du côté des enseignes que des consommateurs.
Un effet «rattrapage» espéré
Malgré une baisse du trafic observée en magasins le samedi, traditionnel jour des mobilisations, et qui tend à perdurer encore à ce jour, tous espèrent en effet «se rattraper».
Autre voyant au vert, cette année, selon un sondage Ifop pour le site de vente de chaussures Spartoo, 81 % des Français déclarent qu'ils consacreront du temps aux soldes pour un panier moyen de 200 euros. Un budget d'ailleurs en augmentation depuis trois ans.
Autant de signes positifs mais qui restent néanmoins fragiles. Ainsi, toujours selon le même sondage, contrairement aux magasins, 44 % des personnes interrogées, estiment qu'internet est désormais «le lieu idéal» pour faire les soldes, «millennials» (les 20-40 ans, ndlr) en tête.
Les achats sur le Web, en croissance de 8,7 % en 2018, représentent même désormais 11,8 % de l'ensemble des sommes dépensées par les Françaises pour leurs articles de prêt-à-porter, selon la Fédération du secteur (FFPAPF).
Dans l'ensemble, cette multiplication des offres profite surtout aux clients, qui bénéficient toujours plus de choix, moins aux marques qui se demandent s'il faut définitivement en finir avec les soldes. Et si le débat a beau être clivant parmi les enseignes, il n'est pas pour autant tranché.
L'an dernier, le leader des articles de sport Décathlon avait décidé de faire l'impasse sur la tradition mais, devant la grogne des clients, a du faire marche arrière et s'est remis cet été à l'heure des soldes.