L'association de protection des animaux a publié, jeudi 20 juin, une nouvelle vidéo, tournées cette fois-ci dans un élevage expérimental à Sourches (Sarthe). Sur les images, on peut apercevoir des vaches munies d'un hublot inséré directement dans leur flanc. Ce procédé permet d'accéder à l'estomac de l'animal, afin d'étudier leur digestion.
Cette vidéo tournée dans le plus grand centre d'expérimentation zootechnique privé en Europe a été commentée par l'animateur Nagui. L'association a également porté, mercredi, contre le groupe agro-industriel Avril. «Le Code rural prévoit que l'expérimentation animale n'est licite qu'en cas de stricte nécessité. Rendre des vaches laitières plus productives ne nous semble pas relevé de cette catégorie», a expliqué l'avocate de l'association, Hélène Thouy, au Parisien. Ce délit d'expérimentation animale est passible de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
L214 a également lancé une pétition en ligne contre la pratique de la «fistulation», c'est-à-dire l'acte de perforer le flanc d'un animal pour installer un hublot afin d'accéder au rumen, l'un des quatre estomacs de l'animal.
ouvrir et refermer leur hublot 6 fois en l'espace de 48 heures
Sur les images, on peut voir des opérateurs introduire leur bras ou des outils à l'intérieur de plusieurs vaches, équipées de hublot. «En période d'expérimentation, on peut ouvrir et refermer leur hublot 6 fois en l'espace de 48 heures pour y faire des prélèvements. Sans compter la pose même du hublot, une opération invasive qui génère des douleurs postopératoires et nécessite une prise de médicaments durant plusieurs jours - des antibiotiques durant deux semaines selon un opérateur du centre», explique L214 dans son rapport.
L'ONG dénonce également les conditions de vie de ces animaux dans des bâtiments sans fenêtres latérales, sol en béton sans paille, glissant lorsqu'il est couvert de déjections. De même, certains «hublots présentent des coulures, voire débordent complétement». D'après eux, les vaches laitières ont accès au pâturage seulement deux mois par an.
Toutefois, l'entreprise n'est pas la seule en France à faire appel à ce procédé pour mener des expérimentations. Par exemple, l'institut national de la recherche agronomique (Inra) a équipé une trentaine de vaches. Mais, c'est deux fois moins qu'il y a dix ans. Ce dernier a décidé de se tourner vers d'autres méthodes, moins invasives. Comme un rumen artificiel avec des containers qui représentent les différents compartiments du tube digestif de l'animal.