Un projet fou qui prend forme. Le tout nouveau modèle en taille réelle d’aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical – aussi appelé "eVTOL" ou "Volocity" – va enfin être dévoilé, à l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin (95), ce mercredi 30 septembre.
En juin 2019 déjà, à l'occasion du Salon du Bourget, Airbus et la RATP avaient annoncé que des «aéronefs à décollage et atterrissage vertical» pourraient être expérimentés pour la première fois en région parisienne à l'occasion des Jeux Olympiques 2024.
Depuis, les deux groupes français ont bien avancé, en signant notamment, le 15 mai dernier, une convention de partenariat. Celle-ci prévoit, entre autres, «de rendre le véhicule volant accessible au plus grand nombre» tout en veillant à que les conditions du développement de cette offre de service, notamment ses coûts, soient parfaitement maîtrisées.
Ce mercredi, c'est finalement le lancement d'une filière Mobilité Aérienne Urbaine en Ile-de-France, autour du véhicule électrique à décollage vertical (eVTOL), qui va prendre officiellement forme.
Mythe ou réalité ?
En 2019, le groupe ADP – anciennement Aéroports de Paris – évoquait «la nouvelle infrastructure aéroportuaire» nécessaire à l'accueil de ce nouveau véhicule volant, en termes d'exigences de sécurité ou encore d'insertion dans les territoires.
Alors mythe ou réalité ? Les taxis volants verront-ils bien le jour ? «Ils vont exister dès 2024-2025, ce n’est pas de la science-fiction», a ainsi fait savoir Mathieu Dunant, le directeur de l'innovation à la RATP, à Libération. Mais si ce dernier fait confiance à la qualité des aéronefs, il faut également que ceux-ci s'intègrent parfaitement aux usages de la ville.
«Nous allons regarder comment les intégrer dans la ville, gérer le bruit, trouver les bonnes routes aériennes, les points d’arrivée et de départ», ajoute Mathieu Dunant.
Lancement du partenariat avec @RATPgroup @Airbus @iledefrance . « Un nveau véhicule volant à besoin d’une nelle infra aéroportuaire avec ses exigences de sécurité, navigation aérienne, insertion dans les territoires. Nous travaillons à 2 lignes et 2 #Vetiports #JO2024 » @Romanet pic.twitter.com/Kasrr67y5L
— Groupe ADP (@GroupeADP) 18 juin 2019
Et voilà à quoi ressemblera le taxi volant #CityAirbus. Quatre places, un poids de l’ordre de 2 tonnes, vitesse 120km/h. Pensé pour des missions de 30km max en environnement urbain pic.twitter.com/FnOnpQ2clc
— Vincent Lamigeon (@VincentLamigeon) 25 juillet 2018
La firme aéronautique dispose également des aéronefs à propulsion hybride de la start-up française Ascendance Flight Technologies, avec qui un partenariat a été signé par le passé. Décollant et atterrissant à la verticale afin de gagner de l'espace dans la très dense région parisienne, ces futurs véhicules circuleront entre des «vertiports». Ils seraient composés de plusieurs plateformes de 20 m de diamètre, selon Le Parisien.
«Nous regardons où installer des "vertiports" sur nos terrains d’aviation générale», avait alors expliqué Augustin de Romanet, le PDG du groupe ADP. L'idée pour ces taxis volants serait d'abord d'effectuer des vols périurbains, car les autorisations préfectorales pour survoler la ville de Paris risquent d'être compliquées à obtenir.
Le premier «vertiport» devrait ainsi voir le jour sur un aérodrome de grande couronne, à l'instar de celui de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin, dans le Val d'Oise (95), en vue d'essais à partir à l'horizon 2021-2022. Lors des JO, deux autres devraient être construits à Roissy-CDG ainsi que sur l'un des sites olympiques.
Une trentaine de kilomètres survolés en 15 minutes ?
Ces VTOL, qui seront alimentés à l'électrique, pourraient atteindre la vitesse maximum de 200 km/h. En utilisation «normale», ils pourraient donc survoler une distance d'une trentaine de kilomètres en seulement un quart d'heure.
Bien évidemment, la question du prix d'un tel trajet se posera. Si la RATP a souligné vouloir «rendre le véhicule autonome volant accessible au plus grand nombre», l'idée d'un aller simple à 20 euros est évoquée pour le moment.