Cela aurait dû être l'occasion d'ouvrir une nouvelle page pour Renault, six mois après la disgrâce spectaculaire de l'ancien PDG Carlos Ghosn. Mais l'assemblée générale du groupe automobile, mercredi, risque fort d’être marquée par le désarroi, voire la colère des actionnaires.
Ce rendez-vous intervient en effet une semaine après l’échec de la tentative de fusion avec Fiat Chrysler. Un épisode qui a passablement refroidi les relations avec les alliés japonais de Nissan, puisque ceux-ci, qui n’en voulait pas, avaient été tenus écartés des tractations. Jean-Dominique Senard, président de Renault, apparait donc esseulé au moment de se présenter face aux actionnaires, puisque même l’Etat français, qui détient la plus grande part du constructeur (avec 15,01%), lui a asséné un coup difficile à digérer la semaine dernière.
comment vont réagir les actionnaires ?
C’est en effet la France qui a refusé d’entériner la fusion avec Fiat Chrysler. Le gouvernement a en effet préféré garantir la préservation de l’alliance avec Nissan, qui pouvait sérieusement s’effriter avec l’arrivée de Fiat Chrysler. Un camouflet pour Jean-Dominique Senard, partisan de cette fusion. Et même si le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré lundi que le dirigeant «a la confiance de l’Etat français», sa position apparaît forcément fragilisée.
Elle pourrait l’être encore plus au cours de l’Assemblée générale de l’entreprise mercredi, si les actionnaires manifestaient une perte de confiance envers le président de Renault au moment de voter pour ou contre les projets futurs de l’entreprise.