Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi après-midi à Paris, Toulouse ou Bordeaux pour dénoncer les activités de Bayer-Monsanto et autres géants de l'agro-chimie et réclamer un autre modèle agricole, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Sur les quais de la Garonne à Bordeaux, environ 200 marcheurs écologistes ont convergé avec quelques dizaines de gilets jaunes en début d'après-midi.
Le rassemblement était festif, mélangeant des reprises reggae de Brassens («Non les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux») et les slogans anti-Macron des gilets jaunes. Le rassemblement était encadré par un dispositif de sécurité de la gendarmerie allégé.
A Paris, ils étaient une centaine place de la République à Paris avec des banderoles «produire avec la nature, pas contre elle» de Greenpeace, des manifestants déguisés en abeilles ou arborant des coquelicots.
«Il y a beaucoup de manifestations aujourd'hui et même si toutes les causes sont importantes, celle ci l'est particulièrement pour nous, pour ma fille de 6 ans», a témoigné Cécile Laurent-Atthalin, 48 ans, de Vanves, en conversion en agriculture bio, regrettant que «la cause» ne soit «pas assez relayée».
Dans le centre de Toulouse, une cinquantaine de manifestants, certains revêtus d'une combinaison blanche et brandissant des pulvérisateurs, d'autres déguisés en abeilles, se sont rassemblés autour d'une banderole proclamant «Baysanto et cie, dégagez».
«Terre morte», «stop aux pesticides», lisait-on sur d'autres panneaux sur le square Charles de Gaulle.
Empêchés par la police de rallier la préfecture, les manifestants se sont allongés sur place, dans une des artères les plus commerçantes de la ville, puis ont réitéré l'opération devant le monument aux morts de la ville.
«Monsanto est un vendeur de mort depuis toujours, de l'agent orange aux plantes OGM, mais ils n'est pas le seul, c'est contre toute l'industrie agrochimique que nous sommes là», expliquait Magali Lauriot, une militante de 54 ans.
Si elle se félicitait des «déboires» connus par le groupe racheté par Bayer, elle jugeait qu'il n'en subissait «pas encore assez». Monsanto enchaîne ces derniers mois les revers judiciaires liés au glyphosate, le principe actif de son désherbant à succès, le Roundup. Le chimiste allemand Bayer a vu s'évanouir près de 45% de sa capitalisation depuis qu'il a racheté le groupe américain en juin 2018.
Bayer est également aux prises avec une polémique en France autour d'un fichage - par une agence de communication employée par Monsanto - de centaines de personnalités concernant leur position sur les OGM ou le glyphosate.