Des dizaines de participants au défilé du 1er mai ont fait brièvement irruption mercredi dans l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, et certains ont même tenté de pénétrer dans un service de réanimation avant d'être délogés par la police, a dénoncé la direction de l'établissement.
Certains des intrus avaient des «gestes violents et menaçants», a raconté à France Inter la directrice de l'hôpital Marie-Anne Ruder, qui était présente sur place lors de l'incident. Le personnel est «profondément choqué que l'hôpital puisse devenir une cible», a-t-elle ajouté.
Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a fait part de son «plein soutien» aux équipes de l'hôpital, «qui ont empêché la mise en danger de patients» par «une bande de manifestants/casseurs». Une plainte va être déposée, a-t-il annoncé.
Plein soutien aux équipes de @HopPitieSalpe qui ont fait face à une bande de manifestants/casseurs dans une tentative d’intrusion violente dans le service de réanimation chirurgicale! Et qui ont empêché la mise en danger de patients. Merci à la police. Plainte @APHP sera déposée.
— Martin Hirsch (@MartinHirsch) May 1, 2019
Les intrus «se sont précipités vers le service chirurgical» et ont tenté d'y rentrer «alors que s'interposaient les personnels des services médicaux, les infirmières, internes (...) qui tenaient la porte avec toute la force qu'ils pouvaient avoir en criant +attention, ici il y a des patients+», a raconté M. Hirsch. Selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui s'est rendu sur place en fin d'après-midi, l'hôpital a été «attaqué» par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche black blocs.
#ChristopheCastaner, juste avant sa visite au CRS blessé : «Des gens ont attaqué un hôpital. Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation». pic.twitter.com/aKKdWFMEpP
— CNEWS (@CNEWS) May 1, 2019
Trente personnes ont été interpellées, a indiqué un policier au ministre lors de sa visite.
la ministre de la santé sur place, ce jeudi
La Pitié-Salpêtrière est située à proximité de la place d'Italie, où le parcours de la manifestation syndicale a pris fin dans un nuage de gaz lacrymogène et après des heurts.
Un CRS, blessé à la tête pendant les heurts de l'après-midi, avait justement été admis dans cet établissement. M. Hirsch n'a toutefois pas pu dire si ces deux éléments étaient liés, ni si les intrus «fuyaient quelque chose».
«Je ne connais pas la motivation de cette intrusion inexplicable. Je ne pense pas qu'il y ait un lien», a-t-il dit. «Nous transmettrons à la police des vidéos qui permettent de voir parfaitement, et qui sont absolument édifiantes. Je ne les ai pas vu crier être à la recherche d'un blessé particulier», a ajouté M. Hirsch.
Mme Ruder a raconté à France Inter que les intrus avaient forcé la grille d'entrée de l'établissement. Quand elle est arrivée sur place, «des dizaines de personnes étaient en train d'entrer dans l'enceinte de l'hôpital». Parmi les intrus, on comptait des gens en gilets jaunes, des manifestants en tenue civile, et des personnes au visage entièrement masqué, selon son récit.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu'elle se rendrait sur place jeudi pour témoigner son soutien au personnel. «On voudrait ne pas y croire. On voudrait se dire que la violence ne peut pas tout prendre pour cible. S'en prendre à un hôpital est inqualifiable», a-t-elle commenté sur Twitter.
On voudrait ne pas y croire. On voudrait se dire que la violence ne peut pas tout prendre pour cible.
S'en prendre à un hôpital est inqualifiable.
Merci aux équipes de l'@HopPitieSalpe pour leur sang-froid. Je m'y rendrai demain pour leur témoigner mon entier soutien.@APHP https://t.co/CVbrIXNa0n— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) May 1, 2019