Auchan France, confronté à une situation économique «très difficile» de son propre aveu, a annoncé mardi qu'il débutait le premier volet de son plan de «redressement» lancé en mars, qui va passer par la cession de 21 sites et potentiellement concerner plus de 700 salariés.
L'annonce a été faite aux partenaires sociaux réunis en comité central d'entreprise (CCE) à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Dans un communiqué, le groupe nordiste de distribution, qui se dit «confronté à des mutations du commerce sans précédent et à une situation économique très difficile», précise que si ces sites (supermarché, hypermarché, entrepôt et drive) ne trouvaient pas preneur, «un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera donc ouvert».
Selon Guy Laplatine, délégué syndical CFDT d'Auchan Retail, 723 salariés pourraient être directement concernés dans les sites de production, c'est-à-dire les magasins, auxquels s'ajouteraient «par rebond» 64 personnes dans les «services d'appui», notamment informatiques, soit au total 787 personnes.
L'entreprise compte en France 637 magasins sous enseignes et emploie 73.800 collaborateurs. «La CFDT est scandalisée d'apprendre que l'entreprise décide d'un PSE d'envergure en mode départ contraint sur les sites de production", souligne le syndicat dans un communiqué, dénonçant un "PSE qui intervient après des années d'errances stratégiques».
Début mars, la maison mère du groupe français, Auchan Holding, avait annoncé avoir perdu 1,145 milliard d'euros en 2018. Rien qu'en France, le distributeur a accusé des revenus en baisse de 1,3% et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en chute de 44,1%.
Dans la foulée, le nouveau président du directoire de la société, Edgard Bonte, avait lancé un plan de «redressement» de son pôle distribution et engagé la zone France «dans une priorisation de ses investissements et une analyse des foyers de pertes».