C'est une décision prise par la municipalité, en faveur des nombreux usagers qui se droguent dans le quartier. La salle de consommation à moindre risque (SCMR) – située près de l'hôpital Lariboisière (10e) – sera bientôt ouverte le matin dès la rentrée. Soit 4 heures de plus par jour.
Car la salle de consommation à moindre risque (SCMR) n'était jusqu'alors qu'ouverte que l'après-midi, de 13h30 à 20h30, sept jours sur sept. La décision a donc été prise d'étendre les horaires des lieux, de 9h30 à 20h30, de façon à accueillir les usagers dès le matin, dès la rentrée prochaine.
Une nouvelle accueillie plus ou moins bien par les riverains, qui craignent que les usagers soient concentrés du matin au soir autour de ce centre d'accueil, l'unique salle de shoot parisienne ouverte rue Ambroise Paré (10e) en octobre 2016.
Une extension qui a été validée lors de la dernière réunion du comité de pilotage de la SMCR, qui se réunit régulièrement depuis deux ans et demi, mais à laquelle les riverains n'ont pas accès. Eux ont appris la nouvelle lors du 11e comité de voisinage, dénonçant avoir été «mis devant le fait accompli».
Des riverains pas convaincus
Et si l'ensemble des riverains n'est pas défavorable à la SMCR, tous ne cessent de dénoncer le comportement des toxicomanes, parfois violents, souvent irrespectueux de leur entourage. Une situation qui ne pourrait pas aller en s'arrangeant, selon eux, avec l'extension des horaires de la salle.
«On ne voit pas comment cela pourrait être bénéfique. C'est factuel. Dès 9h30 le matin, il y aura des toxicomanes, et c'est encore nous qui allons supporter les nuisances supplémentaires», explique l'un des membres du collectif apolitique Riverains Lariboisière Gare du Nord.
Pour autant, se pose la question de la capacité de cette salle. Car si elle pourra désormais accueillir les usagers sur un temps plus long, elle a déjà atteint un «rendement» conséquent, avec près de 200 passages par jour. Il faudra de toutes les façon procéder au recrutement de nouveaux personnels.
L'urgence de la colline du crack
Et ouvrir de nouvelles salles de consommation ? Pour l'instant, la mairie assure que l'urgence est surtout de régler le problème de la «Colline du crack», porte de la Chapelle (18e), où de nombreux consommateurs de cette drogue dure se retrouvent, isolés de tous, à défaut de trouver une salle qui les accepte.
Car aujourd'hui, la loi ne permet à la municipalité parisienne de créer une salle destinée uniquement aux fumeurs de crack. En attendant, Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé, assure que la ville «continue à travailler» et espère mettre rapidement en place «un espace de repos et de soin, même éphémère», près de la Colline.
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11è Comité de voisinage #SCMR #Paris10 où nous avons appris le projet d’extension des horaires de la salle sans aucune concertation avec les riverains: 9h30-20h30 7j/7
Serons-nous mis devant le fait accompli une fois de+?
C’est ça être démocratique & à l’écoute des citoyens? pic.twitter.com/H3HJvEJBr1— Riverains Lariboisière Gare du Nord (@LariboisiereGDN) 16 avril 2019