La sénatrice socialiste de Marseille, Samia Ghali, a indiqué, samedi 20 avril, qu'elle allait déposer plainte pour «injure sexiste» contre un autre élu du Palais Bourbon à la suite des propos tenus par ce dernier pendant une soirée-débat, plus tôt dans la semaine.
Lors de cet évènement qui a eu lieu à Marseille, ce jeudi, le sénateur du Rassemblement national (RN), Stéphane Ravier, candidat à la mairie de la ville en 2020, a fait référence à Samia Ghali en ces termes : «la sénatrice de Marseille Madame Samia G., (...) le point G de Marseille». Cette réflexion aurait provoqué des rires parmi les spectateurs de ce débat auquel participait également le polémiste Eric Zemmour.
Dès le lendemain soir, la sénatrice a publié un message sur twitter pour exprimer son indignation assorti d'une vidéo de Stéphane Ravier au moment où il a tenu ces propos.
[#balancetonporc] En colère et blessée en tant que femme, épouse et mère par les propos vulgaires et indécents de Stéphane Ravier. Jusqu’où se permettra t’il d’aller? Le sexisme est un délit. Je saisirai la justice. #stopsexisme #MeToo pic.twitter.com/0Z7LbVQmkr
— Samia GHALI (@SamiaGhali) 19 avril 2019
«En colère et blessée en tant que femme, épouse et mère par les propos vulgaires et indécents de Stéphane Ravier. Jusqu’où se permettra t’il d’aller?», a interrogé la sénatrice sur le réseau social. «Le sexisme est un délit. Je saisirai la justice», a-t-elle affirmé.
«des grotesques polémiques»
Contactée par l'AFP ce samedi, Samia Ghali a confirmé sa décision de porter plainte, précisant qu'un constat d'huissier avait été établi pour authentifier la vidéo de l'incident. Elle a également précisé que la plainte était en cours de rédaction par ses avocats
De son côté, Stéphane Ravier, interrogé par La Provence dans son édition du 20 avril, a évoqué de «grotesques polémiques» créées par «(ses) adversaires politiques», «pour tenter de masquer qu'ils n'ont rien à proposer pour sortir notre ville de l'ornière».
Déjà visé par une plainte pour injure sexiste
L'élu RN des Bouches-du Rhône a déjà fait l'objet d'une plainte pour «injure publique sexiste» de la part de la conseillère municipale Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Marseille, Lydia Frentzel, début février. Pendant le conseil municipal, elle s'était adressée à Stéphane Ravier : «On se verra dans les 13e et 14e arrondissement (l'ex-mairie de secteur de M. Ravier, ndlr) et je viendrai aider les équipes.» L'élue faisait référence à la prochaine campagne électorale des municipales.
Stéphane Ravier lui avait alors rétorqué : «Au même hôtel, le même jour, à la même heure», suiscitant les rires du groupe RN.
«Stéphane Ravier a sous-entendu que j'étais une prostituée et que j'avais des relations habituelles avec lui», avait dénoncé Lydia Frentzel auprès de l'AFP. «J'ai décidé de porter plainte car on a touché le fond, ça fait quatre ans que je subis les attaques du Front national, je me devais de le faire pour toutes les femmes», avait-elle ajouté.