Le début d'un scandale ? Le nouveau média d'investigation Disclose, en partenariat avec plusieurs rédactions comme Radio France ou Konbini, a révélé le 15 avril un rapport selon lequel des armes françaises ont été utilisées au Yémen, contredisant les versions du gouvernement.
Des chars Leclerc, des Mirages ou encore des hélicoptères auraient ainsi été listés dans cette note classée «confidentiel défense» de la Direction du renseignement militaire (DRM). Ces matériels militaires auraient été vendus à l'Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, qui affrontent au Yémen les rebelles houtis, une minorité chiite notamment soutenue par l'Iran. Selon l'ONG Yemen data project, 8 300 civils ont été tués depuis le début du conflit en 2015.
Cette note aurait été remise à Emmanuel Macron le 3 octobre 2018. Outre la simple utilisation des armes, le rapport contient une carte mettant en avant des zones où les civils sont à portée de canons d'origine française.
Cependant, le président et Florence Parly, ministre des Armées, ont continué d'affirmer que les armes n'étaient pas utilisées au Yémen, et qu'elles servaient uniquement en matière de défense à l'Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis. La ministre le déclarait encore sur France Inter en janvier dernier, plusieurs mois après avoir pris connaissance du rapport.
Si la conférence de presse prévue par Emmanuel Macron le 17 avril, après son allocution du 15 au soir devrait majoritairement concerner les annonces du grand débat national, il pourrait donc également faire face à des questions concernant les déclarations omettant ce rapport de la DRM.