La Société Générale a annoncé mardi la suppression de 1.600 postes dans le monde, dont environ 750 en France, souhaitant notamment réduire la voilure dans ses activités de marché.
En France, ces suppressions de postes qui concernent aussi les activités de banque de détail se feront «pour certains périmètres, dans le cadre d'un plan de départs volontaires», indique la banque dans un communiqué.
«La direction a présenté aux organisations syndicales un plan d'économies» lors d'une réunion à la Défense, son siège, a indiqué hier à l'AFP Khalid Bel Hadaoui, délégué CFDT Société Générale.
«Le détail du plan sera communiqué mardi matin aux élus», précise dans un communiqué la CGT, qui évoque 1.200 suppressions de postes pour la seule BFI de la banque et dénonce «le 12e plan de réduction d'effectif de l'ère (Frédéric) Oudéa», directeur général du groupe.
Dans l'Hexagone, la banque souhaite supprimer environ 500 postes dans la BFI et 171 dans son activité de banque de détail et de services financiers internationaux, d'après les deux syndicats. Pour le reste du monde, aucun détail n'a été donné.
Le groupe bancaire emploie 148.000 personnes dans le monde, dont 20.000 dans la banque de financement et d'investissement.
Les suppressions de postes en France doivent se faire dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective (RCC), c'est-à-dire via des départs volontaires, a précisé M. Bel Hadaoui.
«Chaque année apporte son lot de suppressions de postes», s'est désolé le délégué CFDT.
La banque a en effet engagé depuis 2015 un vaste plan de transformation de sa banque de détail en France destiné à préserver sa rentabilité tout en répondant à l'évolution numérique du secteur et des usages de sa clientèle. Pour la période 2015-2020, la banque avait déjà annoncé la suppression de près de 3.500 postes et la fermeture de 500 agences.
Regagner en rentabilité
Après la banque de détail, des suppressions de postes étaient attendues dans la BFI. La banque avait annoncé dès le 7 février, lors de la présentation de ses résultats annuels, vouloir réduire la voilure au sein de sa banque de financement et d'investissement, notamment en baissant le capital utilisé par ce pôle bancaire à hauteur de 8 milliards d'euros, plus particulièrement sur les activités obligataires, de changes et de matières premières.
A quoi est venu s'ajouter un plan supplémentaire de réduction des coûts d'environ 500 millions d'euros d'ici 2020 dans cette même branche au niveau mondial, devant permettre à la banque de regagner en rentabilité sur les activités de marché. Cela porte le plan d'économies de la banque rouge et noir à 1,6 milliard d'euros.
A l'instar des autres banques européennes, la Société Générale est confrontée à une baisse de la rentabilité de ses activités en raison de taux bas durables. Les exigences réglementaires l'obligent aussi à mettre de côté une certaine proportion de son capital pour couvrir les risques inhérents à ses activités.
«La priorité du management des banques aujourd'hui est d'essayer d'améliorer la rentabilité structurelle», avait défendu Frédéric Oudéa lors de la conférence de presse des résultats 2018.
«Nous devons nous adapter à un marché dont la taille est plus petite (...), le nombre d'acteurs sur ces marchés reste très important et donc on voit très bien que les effets de taille sur ces activités-là et en particulier sur les activités de flux sont des éléments majeurs de la rentabilité», avait renchéri Séverin Cabannes, directeur général délégué responsable de la BFI du groupe français.