Après avoir s'être déjà mobilisés samedi 30 mars, les professeurs appellent à une nouvelle journée de mobilisation, jeudi 4 avril, pour protester contre le projet de loi sur l'école du ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, et la réforme du lycée.
Dans leur ligne de mire : plusieurs dispositions du texte qui suscitent leur méfiance.
Voté par l'Assemblée nationale, le projet de loi dit «sur l'école de la confiance» doit encore passer début mai devant le Sénat et les syndicats aimeraient le voir retoqué ou même abrogé.
Des «établissements publics des savoirs fondamentaux» redoutés
Un amendement déposé par La République en marche propose de créer des «établissements publics des savoirs fondamentaux».
L'objectif : rassembler en une seule entité un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur. Une mesure qui inquiète de nombreux enseignants et qui fait redouter à certains la disparition des directeurs d'école.
Le financement de l'instruction obligatoire à trois ans en question
Le vote de l'instruction obligatoire à trois ans fait également grincer des dents.
Concrètement, dès la rentrée prochaine, tous les élèves devront être ainsi scolarisés dès l’âge de 3 ans, au lieu de 6 ans aujourd’hui.
Si elle ne devrait concerner que 26.000 enfants environ chaque année - puisque 98,9 % des élèves entre 3 et 6 ans sont déjà scolarisés - la mesure suscite la colère d'une partie des syndicats et de certaines communes.
Et pour cause : Car pour absorber ces élèves supplémentaires, les municipalités devront financer les écoles maternelles privées sous contrat implantées sur leur territoire. Et ce alors que les maires pointent une baisse des dotations de l’Etat.
La réforme du lycée suscite l'inquiétude
Dans le secondaire, les enseignants contestent surtout la réforme du lycée, qui se traduira l'an prochain par la suppression des séries (L, ES et L), remplacées par des choix de spécialité, dès la rentrée prochaine pour les élèves qui seront en première.
Pour de nombreux professeurs ces enseignements de spécialité signent une inégalité scolaire parce que, faute de moyens, disent-ils, ceux-ci sont inéquitablement répartis sur le territoire.