L'incroyable collection d'enseignes et de mobilier urbain parisiens d'avant-guerre de Roxane Debuisson va être cédée aux enchères ce lundi 18 mars, à l'hôtel Drouot (9e arrondissement de Paris). 189 objets de toutes sortes seront en vente.
Décédée en juillet dernier à l'âge de 91 ans, cette amoureuse de la Ville lumière a, durant plus de cinquante ans, acquis des dizaines de vestiges de la capitale, datant des XVIIIe et XIXe siècles, au gré de ses pérégrinations : enseignes de magasins, bancs publics, tableaux, réverbères, plaques de rue, banquettes de métro...
Une passion qui a commencé au début des années 1960. «Un jour de 1962, alors qu’elle passe rue de Birague (IVe arrondissement), la boule qui servait d’enseigne à un coiffeur s'est décrochée, avant d’exploser au sol. C’est là qu’elle a compris que tout allait disparaître et qu’elle a commencé à courir toute la ville, avec nous dans ses jupes, pour sauver ce qu’elle pouvait», raconte Florence, l’une de ses trois filles, dans Le Parisien.
Instant nostalgie décorative avec les enseignes de la vente Roxane Debuisson chez Lucien Paris, le 18 marshttps://t.co/ANgk8B9u31 pic.twitter.com/rlTrv3Gxsf
— SDerrot (@sderrot) 13 mars 2019
De 5 à 1 500 euros
Cette férue de gastronomie, qui organisait par ailleurs régulièrement des rencontres entre grands chefs, entrepose ses trouvailles dans son appartement du 19 boulevard Henri IV, dans le IVe arrondissement, qui devient un véritable musée du Paris ancien. Y défilent amis, chercheurs, historiens de la ville, mais également le célèbre photographe Robert Doisneau, qui était le meilleur ami de Roxane Debuisson.
Aujourd'hui, les filles de la collectionneuse sont dans l'obligation de vendre ces trésors. «Dans son testament, il était écrit qu'elle voulait une belle vente aux enchères. Elle a toujours préféré que ses objets puissent aller vers des gens qui les aiment vraiment», expliquent Florence et France à France Bleu.
Et il y en aura pour toutes les bourses. Les objets les moins chers sont en effet estimés entre 5 et 10 euros, comme ce fronton de rue ou cette enseigne d'hôtel, lorsque le plus onéreux, l'enseigne d'un fabricant de fournitures pour cafés et bistrots en forme d'éléphant, datant de 1840, atteint de son côté les 1 500 euros.