A Quimper (Finistère), un «gilets jaune» à terre a été frappé à plusieurs reprises à coups de matraque par un gendarme mobile lors de la manifestation de samedi 9 mars. La scène, filmée, a choqué les internautes.
La vidéo a été vue près de 700.000 fois sur les réseaux sociaux, où elle a été postée. On y voit des forces de l'ordre essayer d'évacuer un manifestant d'un pont, au moment où des heurts éclatent, en fin de manifestation. Ils le frappent plusieurs fois à la tête, puis sur les doigts.
allo @Place_Beauvau - c'est pour un signalement - 513
Brutalités policières (explications dans le fil de discussion)
Quimper, #ActeXVII pic.twitter.com/vM4KwEGozf— David Dufresne (@davduf) 10 mars 2019
Le jeune homme, prénommé Max, résiste et s'accroche ensuite sur la rambarde du pont. C'est alors qu'un gendarme mobile lui donne au moins neuf coups de matraque sur le dos, entouré de deux gendarmes. L'un d'eux maintient même la tête du «gilet jaune». Puis les gardiens de la paix s'en vont.
Selon Lionel Botorel, le «street médic» qui a filmé la scène, le manifestant, qui n'a pas été interpellé, avait déjà reçu une balle de lanceur de balle de défense (LBD) dans le visage lors de la manifestation quimpéroise du 17 novembre.
«Ils lui ont aussi mis le doigt dans les yeux»
«Ce n'était pas lui qui était visé par la charge des gendarmes, mais des personnes qui se sont enfuies en courant. Max s'est fait attraper par la deuxième charge, les gendarmes l'ont matraqué assez violemment, ça a duré au moins 45 secondes», a raconté le street medic de 37 ans, qui était sur place depuis une vingtaine de minutes avant de filmer la scène.
Selon Lionel Botorel, la charge a pu être provoquée par un jey de bouteille sur les forces de l'ordre «qui ne venait pas de Max».
«Je lui ai soigné un énorme hématome au niveau du mollet, du côté droit de la tête, des saignements au nez et au niveau du cuir chevelu. Ils lui ont aussi mis le doigt dans les yeux», poursuit le trentenaire, ajoutant qu'un gendarme avait également «craché dans la chaussure du "gilet jaune" avant de la jeter à l'eau».
La préfecture du Finistère n'a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères de l'AFP. Dans un communiqué publié samedi, elle avait fait état de 9 interpellations, et condamné l'action de «nombreux casseurs provenant de départements voisins».