L'eurodéputé écologiste Pascal Durand a annoncé mercredi être «prêt» à se présenter sur la liste LREM pour les élections européennes de mai, sans toutefois rejoindre le parti présidentiel.
Celui qui fut secrétaire national de EELV de 2012 à 2013 explique dans un entretien au site de l'Obs ne pas se résoudre «à rester à la fenêtre regarder les régimes autoritaires, les nationalistes et l'extrême droite monter inéluctablement».
«Non, je ne rejoins pas En Marche. Je m'engage pour un combat européen sur une liste où on ne me demande pas de renoncer à ce que je suis, et où l'écologie doit être présente», assure toutefois ce proche de Nicolas Hulot, l'ancien ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron.
L'écologiste soutient qu'une «alliance majoritaire devra aller d'un Michel Barnier aux Verts, en passant par les socialistes», alors que «les Verts sont un groupe actif et reconnu au Parlement européen, mais très minoritaire. Et EELV a fait, en France, le choix tactique d'un repli identitaire plutôt que celui d'une liste ouverte».
Le choix de M. Durand est une «déception» pour ses anciens camarades, a commenté à l'AFP le secrétaire national d'EELV David Cormand : «Le pari que fait Pascal Durand, c'est que face à la montée des fachos il faut cette digue qu'essaye de monter Emmanuel Macron. Je lui ai dit que ce n'était pas un pari efficace : le libéralisme économique, la libre concurrence, le récit économique et social de Macron construisent moins une digue qu'un tremplin» pour l'extrême droite.
David Cormand rappelle aussi que Nicolas Hulot et Matthieu Orphelin ont quitté l'un le gouvernement, l'autre le groupe LREM à l'Assemblée, faute d'avancées suffisantes à leurs yeux sur les enjeux environnementaux.
«Je sais que c'était une décision pas simple. Je compte sur son exigence pour que l'écologie soit au plus haut dans le programme qu'il défendra et surtout dans les actes», a réagi sur Twitter M. Orphelin.
Pour Manuel Bompard, le numéro deux de la liste France insoumise aux européennes, Pascal Durand «va au bout de la logique en montrant que EELV est soluble dans le macronisme».
Daniel Cohn-Bendit, l'ancien président du groupe Verts au Parlement européen, est engagé depuis la campagne présidentielle auprès de M. Macron. Selon lui, «ou vous êtes avec (la tête de liste EELV) Yannick Jadot, et vous avez des propositions très tranchées mais qui sont en marge dans le Parlement européen; ou vous essayez de tirer le centre vers des propositions écologistes». «Les deux se défendent», juge-t-il dans un entretien à l'AFP.
Selon un sondage EuroTrack Opinionway/Tilder diffusé le 28 février, la République en Marche alliée au MoDem et le Rassemblement national sont au coude-à-coude avec 22% d'intentions de vote et EELV à 6%.