Chaque année, le changement d'heure perturbe le sommeil de nombreux Européens. Mais une directive européenne pourrait bien, d'ici deux ans, mettre fin aux changements d'horaires saisonniers dans l'Union Européenne. La consultation citoyenne organisée par l'Assemblée nationale sur le changement d'heure a recueilli plus de deux millions de réponses, un record : plus de 80% pour y mettre fin, et une majorité pour opter pour l'heure d'été, selon un communiqué publié mercredi.
Lancée par la commission des Affaires européennes, cette consultation sans valeur contraignante, mais dont le résultat sera transmis aux institutions européennes, «a reçu 2.103.999 réponses entre le 4 février et sa clôture le 3 mars à minuit», a indiqué la commission. C'est un record absolu pour une telle consultation, les précédentes se chiffrant au mieux à quelques milliers voire dizaines de milliers.
Les Français avaient jusqu’au 3 mars à minuit, pour répondre à un sondage en ligne, sur le site de l'Assemblée Nationale, leur demandant s'ils veulent garder le changement horaire saisonnier, ou s'ils préfèrent adopter une heure fixe. Leur choix devait être clair : heure d'été ou bien heure d'hiver.
Si le changement d'heure est bel et bien abandonné, cette décision sera mise en place en 2021, date sur laquelle les ministres des transports européens se sont mis d'accord lors d'un sommet en décembre 2018. Il faudra donc, d’ici là, continuer de mettre nos montres à l’heure deux fois par an.
Un changement d'heure remis en cause
Le changement d'horaire, qui a pour but de faire correspondre au mieux les heures d'activités avec celle de l'éclairage naturel, a été adopté par près de 70 pays dans le monde, principalement situé dans l'hémisphère nord (Europe, Amérique du Nord), mais aussi en Océanie.
Mais l'efficacité du changement saisonnier concernant les économies d'énergies est désormais largement remise en question, à tel point que plusieurs pays ont déjà décidé de s'en passer (Chine, Argentine, Turquie) ces dernières années.
Selon eux, les économies d'énergie réalisées ne compensent pas les effets négatifs sur le bien-être et la santé, notamment le rythme biologique perturbé.
La dernière tendance donnait 84% de sondés favorables à la fin du changement d'heure, selon les députés en charge de cette consultation. Une courte majorité de sondés se dit favorable au maintien de l'heure d'été, mais les chiffres peuvent encore changer.
L'ensemble des pays européens devront se mettre d'accord. Le risque de mésentente est déjà grand, puisque selon la position géographique des Européens participant au vote, le temps de luminosité n'est pas le même, et l'heure de lever et coucher du soleil est différente à l'est et l'ouest.