Le détenu radicalisé, ayant poignardé grièvement deux surveillants, et sa compagne ont été interpellés après l'intervention du Raid, mardi soir, a annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Plus tard dans la soirée, la compagne a succombé à ses blessures.
Le détenu qui a grièvement blessé deux surveillants à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) a affirmé «vouloir venger» l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, a annoncé mardi soir le procureur de la République de Paris.
«Il est ressorti très vite des premiers témoignages que le détenu, en se jetant sur les surveillants pénitentiaires avait crié Allah Akbar, qu'il disait vouloir venger Chérif Chekatt, l'individu mis en cause dans l'attentat commis à Strasbourg le 12 décembre 2018», a indiqué Rémy Heitz lors d'un point-presse sur place.
Le détenu et sa compagne interpellés
«Le détenu et compagne ont été interpellés par le Raid dont je veux saluer le courage, le sang-froid et le professionalisme. Une fois encore, nos policiers ont fait honneurs à leur uniforme, et à leur devise : 'servir sans faillir'», a tweeté le ministre quelques minutes après la fin de l'intervention du raid à la prison d'Alençon-Condé-sur-Sarthe.
#CondéSurSarthe : le détenu et sa compagne ont été interpellés par le RAID dont je veux saluer le courage, le sang-froid et le professionnalisme.
Une fois encore, nos policiers ont fait honneur à leur uniforme, et à leur devise : « Servir sans faillir ».
Respect et gratitude.— Christophe Castaner (@CCastaner) 5 mars 2019
Plus tôt dans la journée, le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête, et Nicole Belloubet, ministre de la justice, a dénoncé une attaque «terroriste».
Nicole Belloubet a déclaré, lors d'un point presse à la cellule de crise du ministère de la Justice, qu'«il faudra tirer toutes les conséquences de cette attaque terroriste». La garde des Sceaux a diligenté une «inspection» dans cette prison qui est, selon elle, l'un des deux établissements les plus sécurisés du pays.
L'homme se trouvait à l'unité de vie familiale du centre pénitentiaire lorsqu'il a attaqué les deux surveillants, âgés d'une trentaine d'années, avec un couteau. Il s'est ensuite retranché avec sa compagne dans l'unité de vie familiale de la maison centrale, dans laquelle il se trouve toujours.
Selon Alassanne Sall, délégué FO de la prison, le détenu, considéré comme radicalisé, aurait crié «Allah Akbar» lors de l'agression.
Les deux surveillants, dont «l'un est plus grièvement blessé», ont été attaqués avec «un couteau en céramique» par le détenu à 9h45, selon le communiqué.
Le surveillant plus grièvement blessé, «éventré», «est au bloc pour une intervention chirurgicale après un scanner», a ajouté le syndicaliste. Selon la police, il est blessé au thorax. L'autre surveillant a été blessé au visage, selon la police. Selon FO, il a été touché à la mâchoire, au visage et dans le dos.
L'homme de 27 ans avait été condamné à trente ans de prison pour enlèvement, séquestration suivis de mort et vol avec arme. Il avait par ailleurs été condamné à un an de prison pour apologie d'acte de terrorisme.