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Bastion social, Blood and Honour, Combat 18 : les groupuscules d'extrême droite que Macron veut dissoudre

Des membres du groupe d'extrême droite «Bastion social». Des membres du groupe d'extrême droite «Bastion social». [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Bastion social, Blood and Honour et Combat 18, dont Emmanuel Macron a demandé la dissolution mercredi lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), font partie de l'ultradroite et sont pour les deux derniers d'entre eux des groupuscules «néonazis» extrêmement minoritaires.

Bastion social

Bastion social est né au printemps 2017 à Lyon. Ses membres-fondateurs sont des anciens du Groupe union défense, le GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite aujourd'hui dissous.

Bastion social s'inspire du mouvement italien CasaPound et adhère aux thèses du «grand remplacement», qui prophétise la disparition des «peuples européens». Il affirme également lutter contre le «capitalisme ultralibéral» et veut offrir son aide aux plus démunis, mais français seulement.

Très discret sur le nombre de personnes qui composent vraiment ce mouvement, il a tenté d'essaimer dans plusieurs villes comme Strasbourg, Chambéry ou Aix-en-Provence. Mais à Clermont-Ferrand, le groupuscule identitaire a jeté l'éponge en octobre quelques mois seulement après l'ouverture de son bar associatif, se disant «sous pressions policières, administratives et juridiques».

A Lyon, c'est la municipalité qui a fermé son «Pavillon noir» dans le Vieux-Lyon un mois plus tard. Plusieurs de ses membres ont été condamnés pour violences. Et son ancien leader national Steven Bissuel s'est retiré en septembre après une condamnation à 20.000 euros d'amende pour avoir notamment publié sur les réseaux sociaux un dessin d'une étiquette de bouteilles de jus de fruit détournée, avec l'inscription «Shoasis».

Ces dernières semaines, le mouvement n'a pas caché sa sympathie pour les «gilets jaunes», d'où sa présence visible dans les cortèges.

«Ils sont clairement violents», indique à l'AFP le politologue Stéphane François, spécialiste des droites radicales.

Blood and Honour Hexagone

Blood and Honour (Sang et honneur, en anglais) est issu de la scène musicale néonazie britannique. Blood and Honour Hexagone en est sa filiale française. «Sang et honneur» fait référence au slogan «Blut und Ehre» utilisé notamment par les Jeunesses hitlériennes. Skinheads, ils portent tatouages et blousons noirs en nylon et sont adeptes d'un hard rock sulfureux qui met en avant la «suprématie blanche» dans ses paroles.

«En France ça n'a jamais été quelque chose d'important», relativise Stéphane François. «A la grande époque, dans les années 90, c'était une trentaine de personnes. Maintenant il n'y a quasiment plus rien, ils organisent des concerts une ou deux fois par an et c'est tout».

Combat 18

Le «18» fait référence à la place des lettres A et H dans l'alphabet - la première et la huitième - , soit les initiales d'Adolf Hitler. «Combat 18 est la branche armée de Blood and Honour», explique Stéphane François. «Ce sont des néonazis. Ils mettent en avant la suprématie blanche et sont antisémites». Mais aujourd'hui le groupe «n'existe quasiment plus», selon lui.

«Les derniers éléments de la structure» ont notamment fait parler d'eux en 2015. Cinq membres d'une cellule baptisée «Blood & Honour C18» avaient été condamnés en Haute-Saône à des peines allant de 6 mois avec sursis à deux ans ferme pour avoir organisé ou participé à un «groupe de combat». Ils avait été reconnus coupables de dégradations de biens et de «provocation» à la haine raciale ou à la violence.

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