Alors qu'il marchait boulevard du Montparnasse, le philosophe Alain Finkielkraut a été violemment pris à partie ce samedi 16 février par des «gilets jaunes», qui lui ont lancé de nombreuses insultes.
«Sale juif de merde», «Sale sioniste de merde», «Sale raciste»... au croisement de la rue Campagne-Première et du boulevard du Montparnasse, dans le XIVe arrondiment de Paris, les forces de l'ordre ont été contraintes d'intervenir pour protéger le philosophe.
Dans un entretien accordé au Figaro et publié le 15 février, Alain Finkielkraut regrettait «la tournure violente que prennent les manifestations».
Quand les #GiletsJaunes croisent le philosophe Alain #Finkielkraut boulevard du Montparnasse, à #Paris, et l'insultent copieusement.#Acte14 #ActeXIV pic.twitter.com/Rgt8ClrAf3
— Yahoo Actualités (@YahooActuFR) 16 février 2019
Sur Twitter, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé «la haine à l'état brut» et la «bête immonde tapie dans l'anonymat d'une foule». «Ceux qui insultent ont le visage découvert. J'espère qu'ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés», ajoute-t-il.
La haine à l’état brut dans les rues de Paris contre Alain #Finkielkraut hué aux cris de « sale Juif ».
La bête immonde tapie dans l’anonymat d’une foule.
Ceux qui insultent ont le visage découvert. J’espère qu’ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés. #Acte14 https://t.co/JzmePiO8HM— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 16 février 2019
Même son de cloche du côté de Franck Riester, le ministre de la Culture, qui a tweeté : «Nous devons être rassemblés et forts face à ces haineux, racistes et antisémtites, qui menacent la République et notre démocratie».
Nous devons être rassemblés et forts face à ces haineux, racistes et antisémites, qui menacent la République et notre démocratie. https://t.co/ELIxl55UdO
— Franck Riester (@franckriester) 16 février 2019
D'abjects crétins... Révoltante confirmation de ce qu'Alain Finkielkraut a pointé lui-même : l'antisémitisme se drape dans les habits de l'antiracisme et se nourrit de la chasse aux prétendus islamophobes. Quand ouvrirons-nous les yeux ? https://t.co/jGdSbTFd2J
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 16 février 2019
Le président de la République Emmanuel Macron s'est également insurgé contre les insultes proférées à l'encontre du philosophe, les qualifiant de «négation absolue de ce que nous sommes (..)»
Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolèrerons pas.https://t.co/WSUTuJmQWX
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 février 2019
La réaction du philosophe
Alain Finkielkraut a confié au Journal du Dimanche avoir ressenti «une haine absolue».« J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là», a-t-il ajouté. Il a précisé que tous les manifestants n'étaient pas agressifs. Selon lui, l'un d'eux a salué son travail et un autre lui aurait proposé de revêtir un gilet jaune et de rejoindre le cortège.
Le philosophe a expliqué au Parisien qu'il n'allait pas porter plainte. « Ca pourrait en valoir la peine mais ce ne sera sans doute pas la dernière fois que cela m'arrive. Il ne faut pas trop en faire non plus, j'ai l'impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu'à moi.»