Des employés d'Amazon de plusieurs sites français ont reçu «une dizaine de notifications» de licenciements pour faute grave pour avoir exprimé, sur les réseaux sociaux, une forme de soutien aux «gilets jaunes».
«Ces personnes ont été licenciées car elles n'ont pas respecté leurs obligations contractuelles», a expliqué un porte-parole d'Amazon au Parisien.
La CGT a demandé leur réintégration et estime que leur licenciement a pour objectif «d'en faire des cas exemplaires et dissuader les autres d'agir». Au moins l’un de ces ex-salariés aurait désormais l’intention de faire appel au tribunal des prud’hommes pour contester son licenciement.
Des propos «d'une singulière gravité»
Il est écrit, dans les lettres envoyées aux salariés, que ces derniers ont fait preuve d'un «comportement en opposition totale aux valeurs de l'entreprise» et tenu des propos «d'une singulière gravité», qui constituent un «manquement grave à votre obligation de loyauté».
Le salarié étant soumis à une obligation de loyauté envers son employeur, il peut en effet, selon le droit du travail, être sanctionné si son comportement nuit à son entreprise. Cela peut notamment se traduire par l’obligation de ne pas dénigrer son employeur.
En janvier, France Bleu avait rapporté le cas d'un salarié d'Amazon à Montélimar (Drôme), licencié pour avoir écrit sur Facebook : «Bravo à tous pour le blocage d'Amazon. Qu'est-ce que j'étais content d'être bloqué en sortant du boulot ! Franchement vous gérez, les gens, ne lâchez rien, un seul mot d'ordre, vendredi va être un Black Out Friday. Je me joins à vous quand je ne travaille pas. Bloquez tout.»