Appels à la prudence sur les routes, protection des sans-abris, Tour Eiffel fermée : les flocons ont commencé à tomber mardi notamment sur les Hauts-de-France et la région parisienne, début d'un épisode neigeux de deux jours qui devrait toucher un grand quart nord-est du pays.
En Ile-de-France, la route nationale 118, où près de 2.000 automobilistes étaient restés bloqués par la neige toute une nuit en février 2018, a été fermée à la circulation dans la matinée. Depuis 6H00, elle était interdite aux poids-lourds.
Vingt-quatre départements du nord et du centre, dont Paris, étaient toujours mardi matin en vigilance orange neige.
Les chutes de neige ont commencé au petit matin sur la Normandie avant de toucher la région parisienne et les Hauts-de-France. Elles devraient ensuite se décaler vers l'Est et vers la Bourgogne.
«C'est limité, il y a quelques centimètres par endroit, jusqu'à 2 ou 3 cm au maximum pour l'instant», a indiqué à l'AFP le prévisionniste de Météo-France François Gourand.
Après une accalmie, ce premier épisode de quelques heures devrait être suivi par de nouvelles chutes de neige dans la soirée et dans la nuit de mardi à mercredi sur les mêmes régions, où des cumuls de 3 à 5 cm sont attendus. Mercredi, ce sont les régions plus à l'Est, des Ardennes à la Bourgogne, qui devraient être touchées, avec des cumuls de 5 à 10 cm, voire jusqu'à 15 cm localement, selon Météo-France.
Alors que l'expérience des dernières années a démontré que même quelques centimètres de neige pouvaient désorganiser les transports, les autorités ont lancé des appels à la prudence et «pris des dispositions», selon la ministre des Transports Elisabeth Borne.
«Il faut, si on peut, éviter de prendre sa voiture, se renseigner sur l'état des routes», a-t-elle déclaré mardi matin sur Radio Classique.
«Toute la nuit, les services de l'Etat ont salé, ils s'apprêtent à déneiger. Des mesures ont été prises en Ile-de-France, notamment des limitations des vitesses», a-t-elle ajouté.
Dans les Hauts-de-France, où les transports scolaires et interurbains sont suspendus dans plusieurs départements, la circulation était déjà difficile mardi matin sur l'A16 autour de Boulogne-sur-Mer et sur l'A26 notamment près de Calais.
«Episode classique d'hiver»
La SNCF est également en «préalerte» pour faire face à d'éventuelles difficultés et des retards de 5 à 10 minutes étaient signalés sur les TGV autour de Calais.
Mais le groupe a assuré s'être préparé, comme tous les ans: les stocks de sel sont vérifiés, les locomotives chasse-neige révisées, les stocks de nourriture et couvertures réapprovisionnés... Dans les technicentres les stocks d'antigel pour les matériels roulants et ceux de fenêtres de train sont également réévalués, a détaillé un porte-parole. Et en Ile-de-France, les agents de la RATP sont «mobilisés» et «prêts à mettre en oeuvre les mesures nécessaires».
Sept départements (Cantal, Ardennes, Haute-Marne, Nord, Eure, Seine-Maritime et Var) ont d'autre part activé leur plan «grand froid» pour augmenter les places d'hébergement des sans-abris.
La Tour Eiffel a également fermé ses portes : «Je suis fermée au public pour le moment», dit son compte Twitter.
«C'est un épisode classique d'hiver, il n'y a absolument rien d'exceptionnel dans cet épisode», a commenté le prévisionniste François Gourand, notant que la vigilance orange s'expliquait par les risques posés à la circulation par une neige «qui tiendra parce que le froid est là».
Lors de l'hiver 2017-2018, la France avait connu plusieurs épisodes neigeux exceptionnels qui avaient désorganisé les transports, prenant au piège de nombreux automobilistes sur les routes et autoroutes, sur la RN118 mais aussi dans le Sud.
«Le phénomène le plus marquant, ce sera les grosses chutes de neige dans les Pyrénées où il n'y avait pas de neige du tout jusqu'à il y a quelques jours», a ajouté François Gourand. «D'un seul coup, on va se retrouver avec 1 m voire 1,5 m en moyenne montagne», a-t-il ajouté, évoquant des risques d'avalanche à partir de mercredi.