Devant la commission d'enquête du Sénat, Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président de la République, a accusé Alexandre Benalla d'avoir obtenu un passeport de service grâce à un faux.
«Pour obtenir ce passeport, M. Benalla a adressé au ministère de l'Intérieur une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite», a-t-il précisé. Evoquant des soupçons de «falsification», il a indiqué que la justice a été saisie.
Benalla a utilisé ses passeports «une vingtaine de fois»
Auparavant, Patrick Strzoda, avait expliqué qu'Alexandre Benalla avait utilisé «presque une vingtaine de fois» ses passeports diplomatiques depuis son licenciement. Licencié le 1er août 2018, Alexandre Benalla a fait usage de ces documents pour la première fois le 7 août, selon Patrick Strzoda.
La presse avait révélé peu avant Noël que l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron disposait toujours de passeports diplomatiques et qu'il effectuait des voyages d'affaires auprès de dirigeants africains.
Ce, alors que le 19 septembre dernier, lors de sa propre audition, Alexandre Benalla avait affirmé avoir laissé lesdits passeports dans son bureau.
Patrick Strzoda a expliqué ce mercredi qu'un inventaire de son bureau avait été effectué le 2 août, au lendemain de son départ de l'Elysée, et que les passeports ne s'y trouvaient pas. Il a également affirmé que les affaires personnelles de l'ex-collaborateur avaient été déposées dans un carton fermé qu'il n'est jamais venu chercher, malgré plusieurs sollicitations.
«On est confrontés à un comportement fautif d'un individu qui a peut-être profité de failles du système», a-t-il dit. Patrick Strzoda a également souligné que M. Benalla avait été en possession de deux passeports de service, le premier délivré en 2016 «bien avant» son arrivée à l'Elysée, le deuxième le 28 juin 2018. Les démarches pour invalider ces passeports «ont été faites la veille de son départ» de l'Elysée et ils ont été invalidés le 31 juillet 2018, a ajouté M. Strzoda.