Une première en France. Pour lutter contre la «précarité menstruelle», l’université de Lille va offrir des kits de protections hygiéniques à ses étudiantes.
Du 14 au 17 janvier, ce sont 30.000 kits, contenant un lot au choix de tampons ou de serviettes, qui seront distribués aux femmes sur présentation de leur carte d’étudiante.
Cette opération inédite en France a été initiée par Sandrine Rousseau, ancienne élue écologiste, professeure d’économie à l’université lilloise ainsi que vice-présidente à la vie étudiante et à l’égalité femme-homme. «L’idée m’est venue quand j’ai vu que l’Ecosse avait adopté le principe du libre-service des protections féminines dans les lycées», explique-t-elle à La Voix du Nord.
«Entre le logement, le coût de la vie, les transports, j’ai pu constater que beaucoup d’étudiantes avaient bien du mal à assumer ces dépenses de santé et avaient donc tendance à négliger cet aspect des choses», poursuit la professeure.
Lutter contre la «précarité menstruelle»
Un constat partagé depuis des années par de nombreuses associations, qui alertent sur la «précarité menstruelle». Chaque femme dépense en moyenne entre cinq et sept euros par mois en protections hygiéniques. Un budget considérable pour les étudiantes mais également les travailleuses pauvres ou les femmes sans-abri.
La mutuelle étudiante LMDE s’est emparée du sujet il y a quelques mois. Depuis le 1er avril, elle rembourse les protections hygiéniques de ses étudiantes à hauteur de 20 à 25 euros par an sur simple présentation de tickets de caisse ou de factures. «Quand on est une étudiante qui doit tous les mois faire attention à ce qu'elle dépense, payer son logement, ses études... Certains se financent eux même. On a pas le choix d'avoir ses règles et donc on est obligé d'intégrer ce poste de dépense dans son quotidien. Donc oui ça devient un luxe», expliquait à CNEWS à l’époque Aurore Hanskens, directrice marketing de la LMDE.
Pour financer les 30.000 kits qui seront distribués dès lundi, l’Université de Lille s’est appuyé sur un «reliquat de budget de 56.000 euros». Mais pour que cette opération puisse être renouvelée régulièrement, la faculté est à la recherche de partenaires financiers.