En soutien au boxeur Christophe Dettinger, surnommé le «gitan de Massy», un homme se réclamant des gens du voyage a appelé sa communauté à bloquer Paris, samedi 12 janvier, à l'occasion de l'acte IX de la mobilisation des gilets jaunes.
Le cadre est sombre, le ton martial. Bonnet vissé sur la tête et sourcils froncés, l'homme s'adresse d'abord à l'ancien champion de boxe, poursuivi pour avoir agressé deux gendarmes, la semaine dernière à Paris.
«Tu as agi comme il fallait, les forces de l'ordre n'ont pas à être au dessus des lois», estime-t-il, entre autres, alors même que Christophe Dettinger avait pourtant confié avoir «mal agi», dans une vidéo abondamment relayée sur les réseaux sociaux.
S'adressant ensuite directement à Emmanuel Macron, l'individu prévient le chef de l'Etat que les forces de l'ordre seront mises à rude épreuve : «j’en appelle au peuple gitan pour qu’on monopolise Paris, pas seulement pour une journée mais pour plusieurs jours [...] Je peux te dire que là maintenant on va les essouffler les CRS, on va tellement vous en faire baver que vous allez descendre de votre piédestal», affirme-t-il.
«Les gitans, c'est comme les braises»
Le reste de son discours ressemblerait ensuite presque à une déclaration de guerre : «Macron je vais te dire quelque chose : les gitans, c'est comme les braises, quand t'as une braise qui est bouillante et que tu souffles dessus, ça ravive une flamme [...] Tu as attisé le feu [...] Comme tu as attisé la haine, tu vas attiser tout le peuple gitan, et quand [il] va vraiment se réveiller, ça va être autre chose que ce qui se passe en ce moment, là on va te faire du dégât, là on va te faire du grabuge».
Des propos violents qui n'ont pas tardé à agiter une partie de la classe politique. Invité de Jean-Pierre Elkabbach, ce mercredi 9 janvier, qui lui demande s'il «craint des armes, des coups de feu et peut-être même des morts», pour la prochaine mobilisation des gilets jaunes, Stéphane Le Foll, a d'abord vivement «condamné» ces propos qu'il a assimilé à «une forme de provocation».
Condamnation de la classe politique
L'actuel maire (PS) du Mans, et ancien ministre de l'Agriculture de François Hollande, estime également que l'homme devrait être condamné pour ses menaces.
Stéphane Le Foll réagit à l'appel lancé aux gens du voyage à partir de 4 mn 03
«Ces propos sont inadmissibles. Vous les avez captés, on est sûrement capables de savoir qui les a proférés. Ils devraient être sanctionnés», a-t-il souligné.
En prévision de l'acte IX de la mobilisation des gilets jaunes, samedi 12 janvier, le Premier ministre Édouard Philippe, a averti que près de 80.000 membres des forces de l'ordre seront déployés à travers toute la France, dont 5.000 à Paris, pour garantir «l'ordre républicain».
En attendant, Christophe Dettinger, doit être jugé en comparution immédiate, ce mercredi après-midi.