Peu de temps après avoir été hospitalisée, une femme serbe de 80 ans est décédée dans un camp de migrants de Reims (Marne), aucun logement d'urgence ne lui ayant été proposé.
Elle s'appelait Gjmile Shala et était connue sous le prénom de Djamila auprès des associations d'aide aux réfugiés.
Née en 1938 au Kosovo (en Yougoslavie à l'époque, ndlr) dans une famille issue d'une minorité serbe, elle a été retrouvée morte, au petit matin du mardi 8 janvier, non loin du canal de Reims, aux abords d'un terrain de football.
Un campement de fortune fait de quelques tentes installées en bordure d'un lotissement, où Gjmile était venue se réfugier avec son fils, sa belle-fille et ses quatre petits-enfants.
Morte d'un arrêt cardiaque
Selon France 3 Grand-Est, la vieille dame est morte d'un arrêt cardiaque. Arrivée en France à la fin du mois de novembre, elle avait été hospitalisée il y a à peine quelques jours pour une bronchite.
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«Mais elle est ressortie de l'hôpital avec une ordonnance d'antibiotiques et elle est retournée dormir sous sa tente !», tempête Amandine, membre du collectif d'aide aux migrants de Reims, citée par France Bleu.
Et malgré des problèmes cardiaques connus, aucun hébergement d'urgence ne lui a été proposé.
«Quand un demandeur d'asile se présente, il y a toujours un entretien de vulnérabilité, or là, sa vulnérabilité était établie par son âge», explique pourtant Ibtissam Boucharra, accompagnatrice juridique du collectif Reims Exil Solidarité.
Un rassemblement devant la sous-préfecture
Gjmile Shala avait demandé l'asile le 17 décembre dernier et, la veille même de son décès, une requête en référé-liberté avait été déposée au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.
Une disposition d'urgence qui aurait pu obliger l'Etat à lui trouver un logement décent alors qu'une audience devait justement avoir lieu ce jeudi.
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En mémoire de Gjmile et en soutien à sa famille, une quarantaine de personnes s'est rassemblée mardi devant la sous-préfecture de Reims, certains tenant une photographie de l'octogénaire foulard noué autour du visage et large sourire.
Sa famille devait être hébergée par la préfecture dès ce mardi soir. Les autorités ont par ailleurs indiqué avoir saisi également les autorités allemandes dès le 3 janvier dernier, au nom de l’unité familiale, certains membres ayant été identifiés comme demandeurs d'asile dans ce pays.