A Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, une professeure d'anglais de 47 ans a porté plainte contre quatre de ses élèves de 4e. Ils sont soupçonnés d'avoir pris des photos sous sa jupe à son insu et de les avoir partagées sur les réseaux sociaux.
«J’ai pensé que les élèves avaient pris un cliché une fois à mon insu. Mais non, quand je suis allée voir la gendarmerie, ça s’est fait sur plusieurs jours. Je n’étais même pas en jupe mais en pantalon, des gros plans sur mes fesses avec le doigt d’honneur devant», a témoigné l'enseignante du collège Pierre-Darasse, sur France Bleu Occitanie.
Des faits confirmés par un communiqué d'un syndicat de professeurs, datant du du 21 décembre, dans lequel il explique que «ces élèves se livrent à des faits similaires (doigts d'honneur, photos à caractère sexuel impliquant l'enseignante et des élèves...) depuis la rentrée de septembre».
Deux élèves définitivement exclus du collège
A Caussade, commune rurale de 7.000 habitants située à 25 km de Montauban, ces photos ont fait le tour des réseaux sociaux. «C'était sur Snapchat», se rappelle une collégienne interrogée par France Bleu Occitanie. «Il y en a qui les ont envoyés à leurs amis, puis les amis les ont envoyés à leurs amis et ça s'est envoyé à tout le monde», ajoute-t-elle. L'enseignante a ainsi dénoncé «les moqueries des élèves dans la rue».
Suite à ces agissements, deux des quatre élèves mis en cause ont été définitivement exclus du collège. Les deux autres ont, de leur côté, été exclus temporairement pour huit jours, avec un changement de classe prévu lorsqu'ils reviendront en cours. Tous seront convoqués en février prochain dans le cadre de la procédure judiciaire en cours, après les plaintes de l'enseignante et du principal du collège.
La professeure traumatisée
Pour les syndicats d'enseignants, les sanctions prises pour l'instant ne sont pas à la hauteur. D'autant plus que certains élèves défendent leurs camarades. «Il y a plein de gens dans ma classe qui disent : "Oui la prof, elle l'avait cherchée. Elle n'avait pas qu'à se mettre en jupe"», rapporte une élève choquée de la réaction de ses amis.
Visiblement très touchée par cette affaire - elle est toujours en arrêt maladie -, la professeure a tenu à témoigner, pour faire prendre conscience de la gravité des faits. «Ces derniers temps, je me suis dit, si les jeunes deviennent comme ça, comment on peut continuer sereinement un métier ? Ce qu'ils ont fait là, ça dépasse tellement la ligne rouge, ça détruit toute confiance», s'est désespéré la quadragénaire sur France Bleu Occitanie, qui souhaite tout de même retrouver sa salle de classe rapidement.
Celle qui est arrivée à la rentrée dans ce collège poursuit : «On a beau dire que ce sont des enfants, mais pour moi c'est malveillant. Je ne comprends pas comment on peut ne pas comprendre que ce soit violent et que ça fasse mal. Ils ont 14 ans, ce ne sont pas des gamins de trois ans à qui on apprend l'empathie. L'empathie ça s'apprend en maternelle.»