«Les stylos rouges en colère» : dans le sillage des gilets jaunes, des enseignants ont créé récemment un groupe Facebook pour faire entendre leur propre ras-le-bol contre la politique du gouvernement.
Qu'ils soient professeurs des écoles, en collège ou en lycée, ces membres de l'Education nationale ont décidé de s'unir pour mettre à plat leurs revendications sur le réseau social, à l'instar des gilets jaunes. Parmi elles : «revaloriser leur métier tant mis à mal», «exiger une vraie bienveillance de l'Etat pour ses élèves en améliorant leurs conditions d'apprentissage», ou encore «faire reconnaître la qualité de leur fonction et leur travail».
Le 4 janvier, pas moins de 47.000 personnes avaient déjà rejoint ce groupe (privé). Un compte Twitter éponyme a même été créé dans la foulée – à ne pas confondre avec celui du même nom qui avait été créé en 2012, mais à l'écho bien limité.
«Nous avons constaté que les gilets jaunes ont réussi à obtenir quelques avancées, même si ce ne sont que des miettes. Mais aucune des décisions du gouvernement ne concerne les enseignants. Pourtant, nous subissons aussi les augmentations des taxes, de l'électricité, et autres», a expliqué Grégory Benjamin, professeur d'un collège situé près de Valenciennes, à La Voix du Nord.
© capture Facebook «Les stylos rouges en colère»
Une opposition haute en couleurs
Sur les réseaux sociaux, le corps enseignant réclame notamment une augmentation des salaires et le dégel du point d'indice de la fonction publique, mais surtout de meilleures conditions de travail, via une hausse des postes de professeurs et une baisse des élèves par classe. Sans compter une meilleure prise en considération du combat des lycéens contre la dernière réforme du baccalauréat et la nouvelle plateforme ParcourSup.
«Il est temps que l'Etat prenne soin de ses enseignants aussi !», peut-on ainsi lire sur la page Facebook du groupe. Et le professeur Grégory Benjamin de résumer : «Le temps de l'action est maintenant venu. Après les 'gilets jaunes' et les lycéens, les 'stylos rouges' ont décidé de suivre le mouvement et reconquérir certains droits.»
Le groupe Facebook, créé mi-décembre, a depuis été l'occasion pour des dizaines de professeurs, réunis sous le hashtag #stylosrouges, de témoigner de leurs conditions de travail et de décliner leurs demandes sur Twitter.
J’attend mon cadeau de noël : le dégel du point d’indice....parce que mon salaire et celui de 800000 profs vont baisser en janvier comme tous les janviers d’ailleurs alors que la vie devient de plus en plus chère !!!!! #lesstylosrouges #pe @stylos_les
— Lollie (@Lollie82729524) 25 décembre 2018
Entendu à l'instant au journal de @franceinter
" Grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires, un professeur des écoles économisera 120 à 150 euros par an". Devons-nous rire ou pleurer ? #teampe #stylosrouges #PasDeVague— Les Stylos Rouges (@stylos_les) 21 décembre 2018
Je pose ça là, on ne sait jamais si @EducationFrance et @EmmanuelMacron avaient un peu de temps pour penser à ceux qui forment les citoyens de demain. Avant la répression , il y a l'Éducation #stylosrouges @stylos_les pic.twitter.com/m1Mrg7vRf0
— LePetitPrince (@Ptiprince1) 20 décembre 2018
#lesstylosrouges #RMC #revendications #Bourdindirect #14K pic.twitter.com/Glo97nodXe
— Les Stylos Rouges (@stylos_les) 18 décembre 2018
Une chose est sûre : entre le mouvement des «gilets jaunes», qui se poursuit avec notamment des appels à un acte VII ce samedi, celui des «gyros bleus», qui prend de l'ampleur parmi les policiers, celui des «blouses blanches», qui pourrait renaître dans les couloirs des hôpitaux, et cette nouvelle fronde des enseignants en rouge, c'est une année 2019 haute en couleurs qui risque d'attendre le gouvernement.
Et Joyeux Noël @jmblanquer @EPhilippePM @EmmanuelMacron #ChristmasDay #stylosrouges pic.twitter.com/PxcfcQr2q8
— Les Stylos Rouges (@stylos_les) 25 décembre 2018